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L’ASSERTIVITÉ
OU
S’AFFIRMER SANS S’IMPOSER
Henry Ford disait : « Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est une réussite ». Ce dossier s’adresse aux professionnels, principalement sous forme de conseils pratiques. Néanmoins, en appliquant les méthodes assertives vous vous apercevrez qu’elles vous seront d’un grand secours au bureau comme au foyer ! (d’après le livre à succès de notre collaborateur Gilles Prod’Homme (plus de 12.000 exemplaires vendus) : « S’affirmer sans s’imposer, gérer les conflits, favoriser le travail collaboratif », éd. Dunod, 3è édition, 2009, 160 p.). |
L’homme moderne passe aujourd’hui le plus clair des relations interpersonnelles au sein d’organisations de tous ordres (écoles, entreprises, associations…). Or, pour fonctionner, une organisation a besoin de membres acceptant de travailler en mode collaboratif. Alors comment rendre réel ce travail ? Commençons par une définition :
S’affirmer, c’est quoi ?
L’assertivité (assertiveness, en anglais) trouve son application pratique dans le domaine des sciences humaines, précisément en psychologie dans le cadre (par nature complexe) de la communication interpersonnelle : mieux communiquer, se faire comprendre.
Aujourd’hui de plus en plus présente au sein des organisations elle se répand dans la sphère intime comme le cercle familial (couple, enfants et parents…). Cependant, avec certaines adaptations indispensables, parce que la sphère intime est pétrie d’affects et d’émotions. En effet, les relations interpersonnelles sont nettement moins neutres dans la sphère intime que dans l’espace d’une entreprise, de manière générale.
L’assertivité est à la fois une méthode d’épanouissement de soi, de gestion des relations interpersonnelles et de résolution de conflits.
S’affirmer s’est prendre conscience de ses droits et devoirs à l’expression. S’affirmer s’est croire à l’utilité de ce que l’on est (estime de soi) et de ce que l’on fait, au risque de voir la méthode assertive « tourner en rond », sans aucune efficience.
S’affirmer, oui ; s’imposer, non !
Avant de s’affirmer il est un apprentissage préalable sur lequel vous ne pourrez pas faire l’impasse : apprendre à OBSERVER et ÉCOUTER.
Ensuite, vous serez amené à vous exprimer. Afin d’éviter de générer un conflit, n’oubliez pas de tourner votre langue sept fois dans la bouche et de formuler le plus simplement possible votre point de vue sans JAMAIS donner l’impression de vouloir l’imposer ; sinon vous risquez d’être perçu comme agressif.
Autrement dit, pour appliquer un processus assertif mettez SYSTÉMATIQUEMENT et EXPLICITEMENT en évidence les avantages OBJECTIFS liés à la situation. Dans le cadre d’une résolution de conflit, spécifiquement, vous pouvez, par exemple, parler d’entraide, de perspective de projets en commun, d’une certaine convivialité…
Enfin, il est un comportement capital que vous devez adopter : éviter de faire PERDRE LA FACE à votre contradicteur. Même si vous êtes dans votre bon droit, que vous avez raison (ou que vous êtes persuadé d’avoir raison) résistez toujours à cette tentation. Sinon, on ne vous le pardonnera jamais. Les blessures d’orgueil sont tenaces, et les ressentiments qui en découlent peuvent être définitifs, surtout lorsque ces blessures sont survenues en public. Voulez-vous cela ? Non, bien sûr, alors ne faites pas perdre la face à votre contradicteur !
Autrement dit, évitez d’atteindre le »point de non-retour », au contraire construisez et préservez toutes les possibilités de communication.
Un exemple d’assertivité : s’affirmer en public (ou dans une réunion, etc.)
Pour être à l’aise lorsque vous devez prendre la parole en public, vous devez suivre 4 principes fondamentaux :
- identifier précisément vos faiblesses,
- ajuster votre attitude,
- préparer vos interventions,
- utiliser le BAS (Balayer-Articuler-Sourire).
1) Identifier précisément vos faiblesses
Pour identifier précisément vos faiblesses vous devrez apprendre à déterminer objectivement la NATURE des réunions auxquelles vous participez : le TYPE (en petit comité, de communication, de stratégie…), les AFFECTS (émotivité, difficultés à raisonner, sensation de gêne…) et les CAUSES (difficultés d’élocution, peur du ridicule, peur de se tromper…).
En procédant ainsi, vous pourrez ajuster votre comportement parce qu’une communication assertive efficiente exige toujours une juste appréciation du contexte. Alors renseignez-vous au maximum !
2) Ajuster votre attitude
Faites le point et ajuster : les participants sont-ils réguliers ou occasionnels ? Êtes-vous participant ou animateur ? Quelle est l’attitude des participants à votre égard (bienveillants, neutres, contradicteurs…) ? Quel type de réunion pour quelle préparation ?
3) Préparer vos interventions
Préparer une intervention réduit le principal obstacle à une prise de parole efficace, à savoir le TRAC. Le trac, c’est la peur d’être ridicule, de ne pas savoir quoi dire, ni comment le dire, de ne pas être compris, etc.
En premier lieu, pour lever le trac, déterminez la forme et le contenu de votre message : qu’est-ce que je veux dire vraiment (soyez lucide et critique sur la pertinence de ce que vous avez à dire) ? A qui s’adresse ce message (type de public, niveau de connaissance du sujet, hétérogénéité des connaissances…) ? Demandez-vous, aussi : comment devrais-je m’assurer que j’ai été compris (feedback, construction d’une évaluation à chaud, d’une demande de reformulation…) ?
En second lieu, vous devrez prendre en compte les conditions matérielles de votre intervention. D’abord, PRENEZ VOS MARQUES :
- dispositions du lieu (configuration, luminosité, taille, acoustique, accès…),
- dispositions vous touchant directement (tenue vestimentaire circonstancielle et adaptée, apparence générale telle que la coiffure…),
- dispositions touchant vos interlocuteurs : informez-vous de la composition du public.
(Conseil pratique) En cas de difficulté face à votre auditoire, usez de phrases de transition. Par exemple, lorsque vous vous trouvez devant un public dont les connaissances du sujet sont très hétérogènes vous pouvez dire : « Mon introduction semblera schématique à certains d’entre vous, elle a néanmoins l’avantage de rappeler les enjeux qu’il est bon de ne jamais perdre de vue. ». Plus tard dans votre discours, lorsque vous souhaitez capter l’attention des plus avertis, vous pouvez annoncer par exemple : « Maintenant, le moment est venu d’aborder un aspect plus technique… ».
Informez-vous aussi du nombre de participants car, au-delà d’une quinzaine de personnes, un débat en profondeur est quasi impossible. En pareil cas, vous vous limiterez à une période de questions/réponses pendant une durée de 20-30 minutes maximum pour moins d’une heure de conférence.
En troisième lieu, vous devrez préparer une CHECK-LIST d’expression orale assertive personnelle. De même qu’il existe un « stress stimulant » (qualifié à tord de « bon » stress), il existe un « trac stimulant ». C’est ce dernier trac qui vous permettra de « bétonner » vos interventions et rejettera le trac qui a l’habitude de vous inhiber.
Pour y parvenir, la relaxation vaut ici de l’or ! Toutefois, certaines circonstances ne vous permettent pas de vous relaxer préalablement. En pareil cas, voici un petit conseil, ultra simple et ne nécessitant aucun entraînement préalable :
(Conseil pratique) Isolez-vous juste avant d’entrer en scène. Par exemple rendez-vous aux toilettes. Inspirez/expirez plusieurs fois tout en essayant de ‘vider’ votre tête ; essayez de ne penser à rien. Si vous n’y arrivez pas, laissez les pensées venir et ne les retenez pas, laissez-les se succéder. Ensuite contractez brusquement tout votre corps (cou, joues, front compris) pendant quelques secondes puis relâchez complètement. Recommencer 5 à 10 fois.
Vous pouvez aussi sautiller sur place quelques instants, les bras le long du corps, tel un coureur d’athlétisme avant le départ.
Si vous le pouvez, avant d’entrer, imaginez-vous déjà dans la salle, au milieu ou au plafond en train de vous voir discourir avec aisance et facilité à la place que vous allez occuper dans un instant. Imaginez que vous avez une bonne élocution, une grande facilité d’argumentation, qu’il y a de bonnes réactions de la part de l’assistance….
Un conseil supplémentaire : enrichissez constamment votre VOCABULAIRE. Consultez inlassablement un dictionnaire des synonymes. Cela vous aidera à nuancer votre pensée en toutes circonstances grâce à différents mots. Ainsi, vous serez plus à l’aise parce que vous éviterez les clichés, les poncifs et autres tics verbaux qui irritent souvent.
Par ailleurs, apprenez à ARTICULER correctement pour une bonne qualité d’élocution. Utilisez des phrases courtes. Prenez exemple sur les hommes politiques et non sur les journalistes dont le langage est ultra-rapide et syncopé. Ajustez aussi votre débit, ni trop rapide, ce qui empêche d’assimiler les paroles, ni trop lent, ce serait soporifique. Exprimez-vous lentement et lorsque vous voulez appuyer un point particulier prenez un ton solennel. En revanche, accélérez le débit lorsque les informations sont secondaires. Une intonation non monocorde et un débit non linéaire impressionne toujours favorablement.
Enfin maîtrisez votre GESTUELLE. Trop vif, et vous paraîtrez comme quelqu’un d’anxieux ; trop statique, vous risquez d’indisposer l’auditoire. Le juste milieu, l’équilibre est de mise. Alternez entre des gestes plus ou moins amples en fonction de votre discours. Sur ce point, laissez agir votre intuition…
4) Utilisez le BAS (Balayer-Articuler-Sourire)
Si, malgré tous vos efforts cités précédemment, vous craignez encore de perdre pied au dernier moment, vous pourrez toujours vous raccrochez au BAS. Le BAS est un procédé couramment enseigné par les organismes de formation à l’expression orale.
- BALAYEZ votre auditoire (sans excès de mouvements). Posez-vous quelques fractions de secondes sur un groupe de personnes, puis un autre… Balayez dans tous les sens : du milieu vers le fond, de gauche jusque devant vous, puis remontez en bifurquant sur la droite… Attention, faites-le intelligemment, ne prenez pas vos yeux pour des gyrophares !
- ARTICULEZ comme nous venons de le voir plus haut.
Faire face aux imprévus
Un défaut de matériel, un participant incontrôlable, comment tourner à son avantage de tels événements ? Si vous arrivez à conserver CALME et SENS DE L’HUMOUR vous renforcerez votre attitude assertive et votre influence.
Vous pouvez aussi apprendre à désamorcer l’agressivité selon des techniques éprouvées qu’il serait trop long d’exposer ici.
L’assertivité, clé du développement personnel
Devenir assertif, ce ne sont pas seulement utiliser des méthodes de communication selon les circonstances. Devenir assertif, c’est mener une véritable réflexion sur soi et travailler constamment à s’améliorer. Vous remarquerez que je n’ai pas dit »améliorer sa communication », je dis bien »s’améliorer ». Car, si vous n’avez pas la volonté profonde de vous améliorer, vous ne pourrez pas pratiquer l’assertivité. Il s’agit bien là de développement personnel. Vous connaissez sans doute le proverbe « chassez le naturel, il revient au galop ». En effet, pour réussir réellement l’assertivité, pour réellement s’affirmer (sans s’imposer), vous devrez suivre un processus psychologique global : intellectuel (bien sûr), et aussi affectif, culturel et social comportant deux stades intimement liés : une lente maturation et l’épanouissement de toutes vos facultés.
Ainsi, vous serez amené 1) à l’auto-management (auto-motivation, auto-organisation, auto-analyses, cadrages…), 2) au management de votre relationnel (techniques assertives).
En guise de conclusion, une personne assertive est une personnalité consciente, autonome, responsable et ouverte. Qualités souvent retrouvées chez les grands leaders de l’histoire. Pour en savoir plus, vous pouvez vous procurer l’ouvrage de Gilles Prod’Homme cité plus haut (bourré de tests, d’évaluations, de conseils et d’exemples issus de cas réels).
Pour en savoir +
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J’ai vraiment apprécié naviguer sur ce site Internet, il contient de superbes articles de blog. « Prenez garde qu’en cherchant à éviter la guerre vous ne rencontriez la servitude » (Démosthènes).
Bonjour,
Bravo pour cet article riche et complet.
Si vous le permettez, j’aimerais rebondir sur cette phrase très juste : « il est un apprentissage préalable sur lequel vous ne pourrez pas faire l’impasse : apprendre à OBSERVER et ECOUTER. »
En effet, souvent nous avons l’impression d’« observer » et d’« écouter », alors que notre observation et notre écoute sont polluées par nos propres filtres…
Je vais illustrer mon idée avec le dessin. Savoir bien dessiner, c’est d’abord savoir bien observer. C’est une des différences majeures entre quelqu’un qui dessine bien ce qu’il voit, et une personne moins « douée ». Pourquoi ?
Parce qu’un bon dessinateur va poser sur le papier ce qu’il VOIT. Alors qu’une personne moins entraînée aura tendance à mélanger ce qu’elle voit, avec la REPRESENTATION qu’elle s’en fait.
Au lieu de représenter l’objet qu’elle a sous les yeux, elle représentera l’objet tel qu’on lui a appris à le voir et à le dessiner pendant son enfance.
Pour s’en convaincre, il suffit de demander à diverses personnes de dessiner la même photo d’une arbre. Il y a aura autant de représentations que de personnes… alors que l’objet reste le même…
Dans l’affirmation de soi, c’est pareil. Nous mélangeons ce que nous voyons et entendons, avec l’image que nous nous en faisons.
Je prends un exemple concret :
Notre collègue arrive en retard ce matin, et nous avons dû le remplacer… La même chose est arrivée le mois dernier… Nous allons alors lui demander d’arriver à l’heure, et nous risquons fort de nous exprimer ainsi :
« J’en ai marre que tu te fiches de ton travail. Tu arrives toujours en retard, et à chaque fois c’est moi qui te remplace… »
Le problème dans cette phrase, c’est qu’elle ne contient pas d’observations fidèles :
– On émet un jugement au lieu de considérer les faits concrets : « Tu te fiches de ton travail »
– On généralise : « Tu arrives TOUJOURS en retard », alors que l’événement ne s’est produit que deux fois jusqu’à présent.
– On omet : On a oublié qu’il y a 3 mois c’est nous qui sommes arrivés en retard, et c’est ce même collègue qui nous avait remplacé…
Comme vous le dites très bien, « devenir assertif, ce n’est pas seulement utiliser des méthodes de communication, mais c’est mener une véritable réflexion sur soi, et travailler constamment à s’améliorer… »
Bonne continuation,
Rémi
auteur du blog affirmation-de-soi.info
Bonjour Rémi,
Quelle pertinence, votre commentaire ! Clair, appuyé par des exemples et structuré, bravo ! Et vous remercie pour vos encouragements !
Pour information, cet article est tiré du livre à succès de notre collaborateur Gilles Prod’Homme, S’affirmer sans s’imposer (plus de 12.000 ex. vendus). Il y développe son concept de « travail collaboratif » dont il fait à la fois la pierre angulaire et le but de la nécessaire refondation du management, au sens large. Sommaire : S’affirmer, c’est quoi ? Construire une image positive de soi. S’affirmer, pas s’imposer. Gérer votre assertivité spatiale. L’affirmation de l’affirmation
J’ai visité votre blog affirmation-de-soi.info et le recommande chaudement car il est exceptionnel et mérite d’être largement diffusé. Je me suis aussi abonné sur votre compte Twitter et à votre newsletter.
Je reste personnellement à votre disposition si vous souhaitez échanger ou nous rencontrer.
Bien à vous
Jean-Marc
Article super intéressant : En retenant les principaux point évoqués, vous ressentez déjà une aide notamment quant au sujet de la prise de parole en public. Même, si certains d’entres-nous sommes des habitués de cet exercice de style, le trac est souvent là.
C’est plus ou moins difficile devant un auditoire que l’on connait bien voire moins bien… le nombre de personne que nous avons également en face de nous, peut générer un sentiment de « peur » (perdre sa voix par exemple…) ou trac.
Lorsque nous sommes en présence d’une personne qui n’est pas à l’aise, il en ressort des « comportements ou attitudes » qui trahissent toujours cet état.
L’assertivité: un autre mode de communication. Ne serait-ce pas un « mix » de l’intelligence interpersonnelle et intra-personnelle?
Je vous rejoins quand vous écrivez avant tout qu’il faut savoir : » Observer et Ecouter »
En effet: « observer » c’est faire passer ( du moins tenter) un message important par le regard et « écouter », c’est être attentif à ce que l’autre dit et le comprendre (écoute active de qualité).Il est écrit qu’on devient assertif mais ne sommes nous pas tous dotés de « cet outil » de communication qu’est l’assertivité? Certaines personnes l’ont de manière exacerbée ( ce qui dérange et seront donc considérées comme des personnes égocentriques, ne faisant pas partie du moule, hélas et quel dommage ) et chez d’autres , il serait refoulé?( la timidité ou certains complexes les empêcheraient de se découvrir, d’exploiter cet outil…)
Tout passe par la communication qui transmet les messages par différents canaux tels l’observation, l’écoute active de qualité, les postures, les gestuelles, les sons, le silence ( très important d’avoir des moments de silence et les respecter)…
La communication est la boite et les outils sont: l’assertivité, l’intelligence émotionnelle, l’empathie, l’altruisme…. A nous d’utiliser ceux qui nous correspondent.
Pour la pratiquer et l’enseigner, c’est une vraie baguette magique !
J’ajouterais que l’assertivité permet aussi et surtout de se POSITIONNER….
Merci à vous Jean-Marc et à Mr Ford !
Bonjour Jean-Marc, et merci pour ce partage. J’aime bien cette vision et pratique de l’assertivité.
D’ailleurs ce mot est globalement peu connu, usité, et quand je l’utilise…c’est avec précaution et illustration. Même mon correcteur d’orthographe ne connaissait pas ! Je pense aussi à l’image où chacun tient son extrémité de l’écharpe comme illustre J SALOME.
Je reviens aussi sur le commentaire de Rémi, sur le VOIR et le REPRÉSENTER. Formant sur les pratiques visuelles et en particulier le Mind Mapping, cela ne pouvait que m’accrocher ! En formation, je formule parfois les choses ainsi aux participants: et si vous renversiez la proposition « je crois ce que je vois »…souvent trompeuse ? Cela devient donc « Je vois ce que je crois »…et je peux vous en donner une représentation. J’accepte d’éclairer l’endroit d’où je parle je pourquoi je pense ainsi. Une pensée qui prend donc de l’épaisseur, de la consistance. Un pas vers l’assertivité ? A vous de me dire, je ne suis pas spécialiste.
Je vois aussi l’assertivité, proche de cet état de presencing dont il est question dans la théorie U. Cela me semble parfaitement coller avec les idées développées plus haut. Le « haut » du « U » démarre d’ailleurs par Observer, Observer, Observer…
Au plaisir de poursuivre, amplifier, confronter, en toute assertivité. Denys.
Bonjour M. Soulairol
L’assertivité comme moyen de communication me semble s’installer de plus en plus dans les milieux du développement de la communication, dans le développement personnel mais aussi dans celui des affaires comme vous le mentionnez.
Depuis 2 ans que je suis sur les réseaux à observer ce qui se fait en matière de développement de la communication interpersonnelle. Surtout dans le domaine des affaires.
Je suis surpris de constater à quel point le développement personnel, la communication efficace et la performance d’une entreprise sont très reliés. Surpris de voir que l’on en parle de plus en plus dans les différents types d’organisations.
Peut-on voir dans cette perspective, de l’espoir de meilleures conditions d’épanouissement en milieu de travail ?
Serge de PuissantsContacts
Serge, je vous rejoins. Effectivement, il semble y avoir quelques frémissements concernant le bien-être au travail. Osons espérer que de bonnes vibrations engloberont les organisations en sorte quelles puissent viser leur optimisation par la contribution réelle de leur personnel.
Merci beaucoup pour cet article intéressant et les nombreux partages très riches !
Je travaille beaucoup sur cette approche. Et j’ai observé qu’on doit la développer d’abord pour soi même avec bienveillance pour qu’ensuite elle s’exprime de façon verbale et non verbale dans l’altérité.
J’ai compris aussi que tout part de nos représentations et de la façon dont nous nous sommes construits dans l’enfance. C’est parce que nous sommes fondamentalement et continuellement instable émotionnellement que nous réa-gissons par l’intermédiaire d’un rapport sadique ou masochiste dans notre relation à nous même puis dans l’altérité, traduit dans les expressions verbales ou de postures non verbales suivantes : Je suis le meilleur, je vous écrase tous » et/ou » Je suis nul, je n’ai pas ma place ici « . La méditation de pleine conscience m’a beaucoup aidé à travailler cela.
Je suis donc porté à penser que rechercher le pouvoir sur autrui est suspect, mais que rechercher le pouvoir sur soi (maîtrise de soi) l’est tout autant. Ce qui revient à dire que l’on se fourvoie totalement à vouloir à tout prix être dans la maîtrise d’un soi que l’on n’a pas d’abord observé. Alors, plutôt que de le maîtriser ou de le refouler, il est important d’observer ce que l’on va exprimer dans ses postures (verbales et non verbales) et s’apaiser. Ce respect de soi n’est ni plus ni moins qu’une meilleure capacité à communiquer avec soi-même.
Même sur soi, le pouvoir est une démarche maladroite, et très néfaste. Il conduit à une négation de soi. Ce soi qu’on n’aime pas, et que l’on veut remplacer par autre chose est radicalement une amputation de soi, qui ne peut conduire à aucune authenticité. Etre asserti c’est s’affirmer et non se maîtriser (Le lâcher prise avec ces anciennes représentations) L’affirmation de soi n’est pas un pouvoir sur soi, c’est l’accueil de soi… de celui qu’on est, tel qu’on est d’abord. C’est aussi un respect de soi où il y a aussi respect d’autrui. La boucle est bouclée.
Merci encore et encore bravo pour ces excellents partages !
Merci.