TROISIÈME PARTIE
La connaissance : un composant essentiel
La valeur réelle de la CONNAISSANCE est conditionnée par le fait que le leader apprend par ses propres efforts, par l’expérience directe. Tous les leaders exceptionnels en ont été marqués. En effet, ils ont appris de l’expérience des autres et de la compréhension qu’ils en ont eue.
De plus, un leader d’excellence enrichit aussi son expérience indirecte. Pour ce faire (autrement dit, voilà un « TRUC PRATIQUE ») : puisez dans une bibliothèque bien achalandée une vingtaine de livres par an, la moitié étant constituée de romans indépendants de votre domaine professionnel.
La connaissance du travail
Le devoir majeur du leader est d’approfondir et d’élargir ses compétences ainsi que de les actualiser face aux changements constants. Ainsi, acquerra-t-il de la souplesse.
Autrement dit, un esprit ouvert, curieux, acceptant la critique permettant de développer un sixième sens, une profonde intuition, une intuition dont le mental percevrait la vérité de quelque chose sans raisonner ni analyser, une intuition qui se développerait petit à petit et qui résulterait d’années d’apprentissage dans un domaine professionnel. C ‘est cela qui détermine la véritable intuition qui se diffère catégoriquement de toute divination.
Voici un exemple d’intuition véritable, celle d’un technicien de l’INRA en 2001 : un jour que nous discutions à proximité d’un verger expérimental de poiriers, il balaya très rapidement des yeux les arbres se trouvant devant lui. Avant de les avoir tous vus, il se retourna vers un de ses collaborateurs et dit : « cet arbre est malade ». Pourtant, l’arbre présentait de très beaux fruits et semblait vigoureux.
En fait, en une fraction de seconde, il avait eu ‘l’intuition’ de la maladie de l’arbre, sans raisonnement ni analyse : une intuition véritable résultant de nombreuses années de travail en recherche agronomique sur les fruitiers. Ce n’est qu’après un bon quart d’heure d’explications à grand renfort de critères objectifs, quantifiables et vérifiables, que nous comprîmes pourquoi il avait dit cela. Vous savez quoi ? l’arbre était bel et bien malade !
Il en sera ainsi pour devenir un leader : CONNAÎTRE à partir de l’EXPÉRIENCE pour acquérir l’intuition, celle qui, en une fraction de seconde et en considérant tous les paramètres de l’instant (expérience incluse), permet la solution. Mais, il est un champ de connaissance extrêmement ardu : la compréhension de ses forces et de ses faiblesses, de sa propre nature. Pour le dire autrement, la CONNAISSANCE DE SOI.
La connaissance de soi
Avez-vous déjà entendu l’histoire de cet enfant qui heurta une chaise ? La voici :
Un petit garçon de huit ans poursuivait son frère cadet autour d’une table. Les deux enfants avaient été élevés de la même manière. Pourtant, ils avaient des tempéraments différents. Lorsque le plus jeune enfant accrocha une chaise et trébucha, il se mit à pleurer et cria : « Méchante chaise ! Méchante chaise ! ». C’est alors que le plus âgé, dans son élan, vînt percuter lui aussi la chaise. Il se releva et dit tout autre chose : « mince alors, je me suis fait mal ! ».
Dans cet exemple, le plus jeune frère cherche à se déresponsabiliser en accusant la chaise, occultant totalement que c’était lui qui l’avait percutée. Cette attitude n’engage pas les autres à vous faire confiance au travail. En effet, ce petit garçon cherchera toujours la faute chez… l’autre ! En revanche, l’aîné acceptait d’assumer sa responsabilité. Un bon leader peut naître !
Autrement dit, chacun de nous pourrait se voir comme dans un miroir qui ne mentirait pas si notre caractère n’était pas opacifié par nos désirs, notre égocentrisme, notre avidité, notre colère, notre jalousie… Ainsi, un leader visant un leadership d’excellence doit, non seulement comprendre le caractère des autres, mais surtout, son PROPRE caractère.
TRUC PRATIQUE : Pour se connaître, la meilleure méthode consiste à souvent s’introspecter en silence et à se questionner. Car, c’est par cet examen, sous forme d’auto-évaluation, que la compréhension arrive. Les questions doivent viser l’absence de duplicité, la droiture, l’équilibre, la loyauté, l’absence de tricherie et de mensonge… envers les autres, bien sûr, et SURTOUT envers SOI-MÊME. Soyez honnête, authentique envers vous-même !
Il est tellement difficile de trouver des gens compétents sur ce sujet ; vous semblez savoir de quoi vous parlez ! Merci
Grand merci pour votre compliment Brice, il nous incite à continuer.
A bientôt ?
Concernant la discipline, une chose à la fois.
Dans un monde où tout est encore accessible (pour nous occidentaux), il est difficile d’accepter de ne pas avoir le temps d’accomplir certains rêves. Je suis revenu à la diminution de mes goals de vie, (2 en ce moment) et je dois admettre que les résultats intermédiaires sont bons!
Connaissez-vous le livre: La vérité sur ce qui vous motive de Daniel H.Pink?
Merci pour cet article!
Oui Julien, vous avez raison : une chose à la fois avec des étapes intermédiaires !
C’est un sage conseil car, généralement, l’enthousiasme et l’euphorie du départ masquent la dimension des tâches à entreprendre. On se lance avec de fermes résolutions pour s’améliorer et on déchante rapidement à la première vraie difficulté. En effet, immanquablement, tôt ou tard, on s’aperçoit de l’ampleur des transformations à apporter sur soi et on se décourage. C’est normal et humain !
On se cherche alors des excuses (la famille, la fatigue…) pour en arriver aux conclusions : c’est impossible, c’est utopique, c’est irréalisable ; puis on voit le fauteuil du salon qui nous appelle inexorablement de plus en plus fort, et on reporte la tenue de son journal quotidien au lendemain pour, finalement, le délaisser définitivement… C’est fichu, vous ne serez pas un bon leader, juste un chef dans ses fonctions… !
Alors oui : une chose à la fois avec des étapes intermédiaires pour se forger son caractère de leader !
Grand merci, Julien, pour cette précision
S’agissant du livre de H. PINK, je ne connais pas. Je me renseigne.
A bientôt et encore merci, Julien
Jean-Marc
A la lecture de mes expériences syndicales, le vrai « leadership », qui, en français, veut dire commandement, n’existe que si la compétence de ceux qui prétendent au commandement est à la hauteur de la tâche! Sinon, ce ne sont que de mauvaises habitudes qui se développent !
Dans un monde qui bouge constamment, qui est en pleine mutation, il est temps de faire le point sur le sujet essentiel qui intéresse l’organisation et l’atteinte de ses objectifs. Il est à noter qu’à nos jours les compétences managériales ne suffisent plus. Le monde est trop imprévisible, trop changeant pour cette approche peu inspirée.
Maintenant, ce qui s’avère nécessaire est bien plus profond que le management traditionnel. Ce dont les organisations ont besoin, c’est le leadership.
Aider chacun à réussir ce qu’il est capable de faire, établir une vision pour l’avenir, encourager, guider, établir et entretenir des relations humaines sérieuses et réussies. Ma question:
est ce que le pouvoir peut être considéré comme une relation d’échanges entre deux individus, entre deux groupes (conception positive) ou comme une contrainte par celui sur lequel il s’exerce, comme un droit incontestable par celui qui l’exerce (conception négative) ?
Avons-nous vraiment besoin de leaders ?
Si l’on considère que le rôle d’un cadre en entreprise est de transmettre des objectifs parfois inatteignables de la direction vers des salariés égarés, des hommes et des femmes simplement capables d’écoute, de discernement, de réflexion, de communiquer et de négocier, ce serait déjà beaucoup.
Bonjour,
Oui, la réalité n’est pas toujours aussi parfaite qu’on le souhaiterait…
Vous avez de raison de dire que les bases seraient déjà de la capacité « d’écoute, de discernement, de réflexion, de communiquer et de négocier » et je crois que si tous les managers avaient déjà ces qualités, on avancerait dans la motivation et l’implication des salariés.
Ceci dit, le leadership apporte évidemment un plus, et tendre vers ce plus est un objectif louable !
Je ne pense qu’il soit inatteignable (comme certains objectifs effectivement donnés et non négociés), il est surtout difficile d’en faire comprendre la plus-value pour l’entreprise…
Tant que la plus-value n’est pas chiffrable (et c’est souvent le cas dans le domaine de l’humain) les entreprises n’y sont pas sensibles…