La Volonté
Entre le tout et le rien, entre l’absolu et le néant, nous nous efforçons de mener une réflexion qui devraient nous permettre de dépasser des positions dogmatiques stériles. Notre ambition est de rester pratique dans l’approche et la gestion de cette faculté tellement humaine dont on a pu dire que « sans elle, rien ne se fait ». Notre démarche en direction de la volonté, dans son sens de l’acte volontaire, est celle des Sciences Humaines, sans privilégier une discipline particulière. |
Voici une proposition de définition
« La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ».
Dans cette phrase, nous retiendrons principalement cinq dimensions :
1- la pensée, 2- le temps, 3- l’acte, 4- la liberté, 5- une fin. Ces éléments doivent être présents dans leurs indicateurs pour que la volonté soit considérée comme pleine, entière et opératoire :
1- La pensée
il est inutile de délibérer sur l’éventuelle antériorité de la pensée sur les autres dimensions
- une pensée réflexive : c’est la pensée qui s’arrête pour examiner un objet choisi.
- une pensée consciente : car une pensée non-consciente se rapporte à l’involontaire.
- une pensée délibérée : cette pensée humaine a un sens, un dessein apte à évoluer.
2- Le temps
l’acte volontaire s’inscrit dans le temps selon une triple compréhension :
- le temps spécifique de l’acte volontaire, c’est le temps de la réalisation de l’action qui comprend :
- un temps objectif : c’est le temps chronologique des relations et des horloges.
- un temps subjectif : de nature psychologique, c’est « la durée » variant selon les circonstances.
3- L’acte
en effet la volonté n’existe que par un acte réel (sans quoi elle n’est que velléité). L’acte doit être :
- identifiable, l’acte volontaire doit être reconnu comme le fruit d’une action précise (pas du hasard).
- un acte mesurable, cette mesure est en proportion raisonnable avec l’acte posé.
- un acte imputable, c’est-à-dire clairement attribué à l’auteur de l’action.
4- La liberté
elle s’exprime dans la possibilité de faire des choix dans le domaine du possible.
- liberté possible, (ne pas être totalement déterminée par des obligations intérieures ou extérieures)
- intentionnelle, car l’action volontaire se détermine par l’intention (même implicite) de l’auteur.
- liberté motivée, cette liberté est la capacité de s’abstenir ou de poser des actes non contraints.
5- Une finalité
car l’objet propre de la volonté c’est la fin acceptée dans toutes ses conséquences.
- une fin désirée, elle doit présenter une consistance pratique et concrète.
- une fin réelle, c’est l’aboutissement d’un processus évolutif souhaité par son auteur.
- une finalité consentie, cet acquiescement achève l’acte voulu en l’intégrant dans le vécu de l’acteur
Cette description conceptuelle « idéale » de l’acte volontaire est très rarement observée dans la réalité quotidienne. Les faits nous amènent à considérer trois niveaux dans la volonté :
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la volonté organique
Elle est seuil où l’involontaire devient volontaire ; elle exprime les besoins de l’existence : vivre, se reproduire, se nourrir… Les actions sont tournées vers le maintien du passé et tendent à reproduire un plaisir ou à assouvir un besoin sensuel. Cet embryon de volonté poursuit un objectif immédiat, elle a un intérêt pour le matériel et le concret. Elle est à l’œuvre chez les êtres qui fonctionnent selon les impulsions du « tout et tout de suite ».
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La volonté réfléchie
Elle a une existence conceptuelle et un fonctionnement tendant à l’abstraction. C’est une première étape vers l’autonomie, elle précède et accompagne l’activité rationnelle. Tournée vers l’avenir, elle intègre les principes de causalité, elle est souvent en contradiction, ou en tension avec la volonté organique. La volonté réfléchie est la faculté du citoyen intégré dans son contexte social, familial et professionnel.
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La volonté supérieure
C’est l’accomplissement et le dépassement des volontés organiques et réfléchies. C’est aussi la synthèse pacifiée des volitions inférieures. La volonté supérieure est l’aboutissement harmonieux du vouloir. Elle serait le privilège des êtres réalisés ayant résolus les principales contradictions psychologiques. Elle rejoint l’éthique.
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