Une nouvelle approche de la pédagogie : l’animatique (2me partie)
Chronique publiée le 30.01.2012 sur Le Journal du Net
Après avoir présenté dans une précédente chronique l’animatique dans sa définition et sa mise en pratique, il convient d’aborder ses différents aspects d’un point de vue technique.
Dans une précédente chronique du Journal du Net, je présentais l’animatique en tant qu’elle permettait de vivre, d’analyser et de conscientiser les apprentissages, et d’appréhender, en filigrane, une démarche cognitive d’apprentissage à l’apprentissage. L’animatique est donc, à la fois, pédagogique et psychagogique ; ou plutôt, « PSYCHO-PHILAGOGIQUE » (pardon pour le néologisme).
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S’agissant de l’aspect pédagogique, « l’éducation par le faire et l’expérience » se substitue à l’enseignement magistral. Ainsi, la COGITATION prédomine.
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S’agissant de l’aspect psychagogique, elle se situe à deux niveaux intrinsèquement liés : celui du participant et celui du groupe.
Pour rappel, la psychagogie a pour objet d’établir un Moi fort (donc, responsabilisé), adaptable (donc, non déterminé), créatif (donc, force de proposition) et à amener chacun à une autonomie socialisée (donc, participante), voire socialisante (donc, ouverte et tolérante).
En conséquence, le premier niveau de l’aspect psychagogique de l’animatique, celui du participant, vise à instaurer une COMPRÉHENSION de ses attitudes et comportements, à se rendre adaptable et créatif face aux situations ; et à s’autonomiser pour les traiter.
Le groupe (second niveau), quant à lui, est considéré comme « lieu » et « instrument » du premier niveau : chacun est naturellement conduit à CONSCIENTISER des situations présentées, à s’exprimer parfois de façon critique, à subir des « secousses » en retour, grâce au groupe.
En conséquence, il sera très difficile pour l’apprenant de rester dans la dissimulation, de se retrancher derrière un masque, une façade.
Plusieurs courants ont insisté sur ce point, et particulièrement la psychologie sociale du développement (Mugny, 1991), l’approche inter-actionniste (Abric, 1996), et les pédagogies de groupe (Meirieu, 1987).
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S’agissant de l’aspect psycho-philagogique, contrairement à la plupart des pédagogies existantes, il surimpose à la formation un regard « philo-psycho-socio ».
Ce qui permet, tel un fil rouge :
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d’induire un champ réflexif élargi et donc d’approfondir la perspective du contenu de la formation à partir d’un angle philosophique ;
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de fournir aux participants des éléments de culture générale susceptibles d’éclairer avec pertinence les thèmes traités ;
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d’aider chaque stagiaire à construire un point d’ancrage personnel articulé autour d’idées et de VALEURS, pour ensuite déployer avec pertinence, cohérence et succès les méthodes et les techniques apprises lors de la formation.
Bref, La notion de psycho-philagogie relie la pratique de la méthode philosophique, laquelle consiste à interpréter et transformer la réalité à l’aide d’idées intelligibles et communicables, et la méthode psychagogique, laquelle consiste à explorer l’identité de la personne pour en déduire des voies de transformation.
Voici donc résumé, en deux chroniques, les trois axes de l’animatique, les 3C : Cogiter – Comprendre – Conscientiser.
Enfin, je précise que les techniques mises en œuvre dans la formation doivent toujours être pensées comme visant un effet immédiat, outre leur aspect devant être souvent ludique.
ICI des outils de l’animatique (gratuit)
LA, une explication de l’animatique dans l’usage d’un outil : les cartes cognitives (gratuit)
Pour en savoir +
Moi, je vis au Québec et j’ai plus de 27 ans en animation de groupe et en formations.
Votre profil est clair, net, précis.
J’aime l’idée de l’animatique. Cependant je n’aime pas tellement le « mot » comme tel . Mais ce n’est pas grave. L’idée est passionnante.
Personnellement lorsque j’anime je ne suis pas capable de parler plus de 20 minutes sans proposer aux gens qui le désirent un jeu qui bouge.
Je crois vraiment que si le corps n’est pas d’accord, rin ne le sera.
C’est simplement dit.. mais c’est cela.
Merci d’avoir consulté mon profil ainsi j’ai été dirigée vers le vôtre.
Cécile-Purusha Hontoy.
Merci Cécile-Purusha pour votre message encourageant.
Effectivement le vocable « animatique » est un peu austère ! En revanche, ceux « d’animaticien » ou de « dynamicien », c’est-à-dire, ceux qui pratiquent l’animatique me semblent plus « doux ».
L’animatique est un concept mis au point par Pierre de Visscher, professeur émérite à l’université de Liège, Directeur des « Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale » et administrateur-fondateur du CDGAI (Centre de Dynamique des Groupes et d’Analyse Institutionnelle). J’ai été, par bonheur, formé directement par lui.
Ceci dit, pourriez-vous me dire de quel article sur l’animatique vous avez pris connaissance, s’il vous plaît ?
1) (page officielle ISRI) pédagogie : animatique
2) (article ISRI) Pourquoi la pédagogie de demain sera l’animatique ?
3) (article ISRI) Une nouvelle approche de la pédagogie : l’animatique
A bientôt ?
Jean-Marc
Bonjour,
Merci pour votre article (animatique : 2ème partie) que j’ai trouvé très intéressant.
Serait-il possible d’en savoir plus sur le contenu pratique d’une session : quelles activités sont proposées aux participants, dans quel ordre et selon quelle logique, quelle est le nombre idéal de participants, quelle est la bonne durée…?
Bien cordialement,
Philippe
Cher Philippe,
Votre demande est audacieuse ! Ma réponse sera-t-elle courageuse ?
Vous trouverez sur le PDF ci-contre (accès après soumission) les réponses à vos questions (contenu, activités, ordre logique, durée, nombre de participants, etc.). Je vous remercie de bien vouloir utiliser ces informations selon les conditions relatives aux droits d’auteur ; ainsi que toutes les informations que je vous transmets ici, s’il vous plaît.
Sur le PDF ci-contre, c’est la conception, la gestion et l’évaluation des dispositifs de formation qui vous sont dévoilées (accès après soumission).
Néanmoins, ces réponses seront difficilement exploitables si vous souhaitez appliquer l’animatique dans vos formations. Car, vous êtes sans ignorer que pour être un professionnel, il faut acquérir des bases solides. En conséquence, je vous conseille (très) vivement de suivre une formation à l’animatique. Le CDGAI (Centre de Dynamique des Groupes et d’Analyse Institutionnelle) à l’université de Liège peut s’en charger. Vous y serez accompagné, entre autres, par les deux principaux promoteurs de l’animatique, dont le concepteur (je crois qu’il ne fait plus que superviser, dorénavant – à vérifier !) :
Daniel FAULX, professeur à la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation de l’Université de Liège (UAFA – Unité d’Apprentissage et de Formation continue des Adultes), formateur-intervenant-dynamicien de groupes (CDGAI).
Pierre De VISSCHER (concepteur de l’animatique), professeur émérite de psychologie sociale et de dynamique des groupes à l’Université de Liège, président fondateur du Centre de Dynamique des Groupes et d’Analyse Institutionnelle (CDGAI), créateur-directeur-éditeur des Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale (CIPS), concepteur du Diplôme International de Science-Action Psychosociale (D.I.S.A.P.S.).
Pour information, voici le catalogue des formations 2014 du CDGAI en téléchargement en cliquant sur l’image ci-contre ou bien directement sur leur site.
A la fin du catalogue vous trouverez les tarifs des formations. Vous constaterez qu’ils sont très accessibles.
7, 8 et 9 janvier 2014, de 9 h à 16 h 30 – 70€ (à ce jour)
1er-2 et 16 février 2014, de 9 h à 16 h 30 – 180€ (à ce jour)
Attention, ces liens sont susceptibles de disparaître lorsque les sessions de formation seront réalisées.
En naviguant sur le site du CDGAI vous trouverez quelques outils et des exercices expérienciés ou structurés à utiliser dans vos formations. Pour voir le catalogue, veuillez cliquer sur l’image ou bien vous rendre directement sur le site du CDGAI à cette page.
Voici pour exemple un exercice structuré qui applique l’animatique lors des présentations des participants en début de formation. Il permet de se présenter les uns aux autres en se centrant sur des caractéristiques ou des traits personnels : La rencontre des objets (accès après soumission).
Voici aussi un lien vers un exemple d’exercice structuré de dynamique des groupes « Techniques d’animation » (accès après soumission) issu des Presses universitaires de Liège / Les cahiers internationaux de psychologie sociale.
Voici, un autre exercice structuré de dynamique des groupes qui applique la méthode de l’animatique sur « Les phénomènes et mécanismes sous-jacents à la prise de décision en groupe » : La Grande Moria (accès après soumission).
Enfin, voici deux exercices structurés de mise en pratique de l’animatique, à l’occasion d’une formation sur (l’hyper)conflit : Le cas Jérémy 1 ; Le cas Jérémy 2 (accès après soumission).
Vous pouvez aussi télécharger un fascicule gratuit (accès après soumission en cliquant sur l’image ci-contre) de Daniel Faulx intitulé : « principes pratiques de l’animatique des groupes ». Vous y trouverez, sur 32 pages, exactement ce que promet le titre, à savoir : une synthèse des principes ayant permis de synthétiser le paradigme de cette approche qu’est l’animatique.
Voici aussi un PDF (accès après soumission) qui vous explique comment démarrer une session de formation dans une perspective d’animatique.
Enfin, je vous conseille vivement de lire ces deux livres de P. de VISSCHER, ils vous donneront les réflexions et les sources qui ont présidées à l’élaboration du concept d’animatique, ce qui vous permettra de mieux l’appréhender dans son essence :
La dynamique des groupes d’hier à aujourd’hui
Vous pouvez feuilleter gratuitement quelques pages du livre…
(déplacez le pointeur de la souris sur l’image pour lire le résumé du livre)
Us, avatars et métamorphoses de la dynamique des groupes : Une brève histoire des groupes restreints
Cet ouvrage s’adresse aux professionnels, ainsi qu’aux enseignants et étudiants en psychologie.
Voici aussi le lien d’un article qui résume les enjeux et les propositions autour de l’animatique.
Je suis très heureux que mes articles sur l’animatique aient suscités votre intérêt. Voici, pour mémoire, les deux articles ISRI faisant référence à l’animatique, ainsi que la page de présentation de la méthode.
Vous pouvez aussi télécharger les autres tests et outils ISRI ici
Nous restons en contact ?
Merci, Jean-Marc, de ce partage très ouvert d’informations remarquablement détaillées.
Bien sûr votre confiance m’engage et il n’est évidemment pas question d’utiliser ce que vous m’avez transmis.
Mon souci est de creuser des moyens alternatifs permettant des changements rapides, profonds et durables, en termes de savoir-être/postures.
L’approche que nous utilisons (décrite dans notre site) nous semble, en effet, efficace dans ce domaine pour environ 2/3 de nos participants (sur des programmes impliquant en gros 3j de présentiel répartis sur 3 mois environ). Mais il est évidemment possible que d’autres méthodes – comme celles que vos documents présentent – apportent des idées enrichissant nos pratiques.
S’il en est ainsi pour l’animatique, je vous en ferais part, pour voir dans quelles conditions nous pourrions les utiliser.
En attendant, je serais heureux d’un échange sur nos pratiques/expériences.
Heureuses fêtes de fin d’année!
Philippe Fourteau
Philippe,
Il me faut préciser que vous pouvez (à priori) utiliser librement les informations transmises. En revanche, je vous prie d’être particulièrement attentif aux droits d’auteurs. Par exemple, vous devrez vous assurer que vous pouvez exploiter tel ou tel exercice en recherchant les autorisations ou l’absence d’interdiction. Ce que vous préciserez, bien évidemment auprès des participants à vos formations, par exemple, de la manière suivante :
« Cet exercice est utilisé avec l’aimable autorisation de son auteur, Daniel Faulx, CDGAI, université de Liège, http://www.cdgai.be et a été téléchargé sur le site http://www.isrifrance.fr.
N’oubliez pas, non plus, de toujours donner les sources des outils que vous utilisez. Par exemple :
« Cet exercice a été élaboré par Daniel Faulx, CDGAI, université de Liège, http://www.cdgai.be et a été téléchargé sur le site http://www.isrifrance.fr. »
Ou tout autre formulation s’y rapprochant et ne prêtant pas à confusion sur l’origine et le droit d’auteur des outils (auteur, autorisation, site de téléchargement…).
Bien entendu, il n’y a aucun inconvénient à ce que nous échangions sur le thème.
Bien à vous
Jean-Marc
Bonjour Jean-Marc, J’ai appris plein de vocabulaires modernes par ton article intéressant qui donne envie d’en savoir plus. Mais la prononciation de certains me semble bizarre comme animatique, psycho-philagogique. Mais cette formation doit être intéressante surtout si un effet immédiat est promis. J’aimerai en savoir plus sur le contenue.
Néanmoins je réagis à cet article juste par quelques remarques, questions ou d’information :
Tu as bien insisté sur l’aspect cognitif, cogiter, comprendre et conscientiser dans l’apprentissage. Mais le mot « émotion » est essentiel dans le processus d’apprentissage. Quand on intègre des émotions dans l’apprentissage le résultat reste durable. Pourquoi ce mot manque dans l’article.
Il me semble que toutes cognitions qu’elles soient négatives, positives ou neutres déclenche des émotions positives, négatives ou neutres. Et l’inverse est valable aussi. Dans n’importe quel sens, il se produit un comportement plus ou moins adapté ou inadapté.
Je suis tout à fait d’accord qu’ «l’apprenant » (j’aime plus qu’ « apprentie ») doit rester constamment en état d’apprentissage après sa formation. Comme l’article précise l’apprentissage non seulement doivent être assimilées et utilisées opportunément après la formation, dans le quotidien », j’ajoute parce qu’il doit répondre à l’exigence de la loi d’apprentissage et d’assimilation. C’est-à-dire « du temps » et l’alternance d’ « échec » et « réapprentissage » jusqu’à la réussite et le perfectionnement.
En plus il faut préciser que les processus d’apprentissage et ou de changement sont parfois complexes et progressives. D’une part parce que :
-les 3 premiers mois c’est la phase d’apprentissage et d’assimilation. L’apprenant se sent mieux et gère mieux, mais l’entourage ne se rende pas compte des changements, car il y a des rechutes (normales, d’après la loi d’apprentissage),
-Entre 3 et 6ème mois c’est la phase d’entrainement qui a besoin de ce que j’appelle des «chantiers» qui sont des terrains et des occasions pour appliquer ce qui a été appris, analysé ou conscientiser dans une formation, une thérapie ou lors des supervisions. pendant ces phases, l’entourage se rend compte des changements et souvent les expriment. l’apprenant est très content et fière de lui et lui donne envie de continuer ses efforts.
-Entre 6ème et 9eme mois, c’est la phase de consolidation,
-Et enfin entre 9ème et 12ème mois c’est la phase du maintien du changement et parfois la personne a complètement oublié comment il était.
à suivre,
bonne fêtes,
Mab Attari-Fricker
Mab,
Cet article présente l’animatique en tant que pédagogie de l’action afin que les formateurs puissent créer des formations efficientes.
Ceci dit, il est tout à fait possible de suivre une formation à l’animatique. Pour en savoir plus, clique sur ce lien : Animatique, commentaire 261, tu y trouveras aussi une réponse à ta demande sur le contenu. Bonne pêche miraculeuse !
S’agissant de ta réaction sur l’absence de référencement aux émotions dans cet article, tu as parfaitement raison. En fait, les émotions sont partie intégrante de l’animatique mais le thème est tellement vaste que j’ai préféré le traiter à part. Ainsi tu peux suivre ces liens qui y font référence dans le détail :
J’aime beaucoup de rappel des processus cognitifs de l’apprentissage et je t’en remercie. Cependant, je ne suis pas certain que la structuration que tu proposes soit aussi ordonnée. Je la prends plutôt comme un repérage car la démarche cognitive est fonction d’aléas et de critères comme les chutes, le contexte, l’ambiance, la motivation, l’effort, l’état de santé, le consultant (qu’on peut nommer : le révélateur, l’éveilleur…), etc.
En fait, il y a trois temps de l’acte réfléchi (cognition de l’apprentissage) :
Pour aider à apprendre à apprendre, nous utilisons un jeu de 44 cartes cognitives dont voici la liste et le schéma opérationnel :
PRISE D’INFORMATION
TRAITEMENT DE L’INFORMATION
DÉCISION – ACTION
Voici le recto-verso de l’une de ces 44 cartes cognitives, la D3 : Surmonter les blocages
Nous avons testé puis affiné ce jeu de carte dans un contexte qui ne se prête pas particulièrement aux apprentissages : le milieu carcéral auprès de personnes sous main de Justice, d’âges variants de 18 à 50 ans et de niveaux scolaires différents : du CM2 au Bac +2 en passant par les CAP / BEP. Nous savions qu’un succès dans un tel contexte assurerait le succès dans toutes les formations dont la pédagogie serait l’animatique. Pari tenu !
Voici la mise en place et la méthode d’utilisation des cartes cognitives :
Les cartes cognitives et leur utilité sont présentées succinctement lors de la présentation de la formation. L’animateur appuie particulièrement sur deux points : « Apprendre à apprendre » et la méthode de résolutions de problèmes. Il insiste aussi sur le fait que l’utilisation des cartes fera partie intégrante de la formation.
Les apprenants reçoivent leurs livrets de compétences où sont répertoriées les différentes cartes et une explication de la méthode. Donc, ils peuvent déjà, en cellule, se familiariser avec la méthode et les différents types de cartes.
Au bout de la 3e séance, l’animateur distribue un jeu de cartes complet à chaque apprenant, avec comme consigne de les lire pendant le temps libre en cellule, pour commencer à s’en imprégner.
À la 4e séance – (première séance collective d’utilisation des cartes) :
Quand tous les membres du groupe ont trouvé les cartes correspondantes à leur problème, l’animateur inscrit les différentes réponses sur le tableau. Puis chacun lit, à voix haute, les cartes trouvées. L’animateur vérifie que tout le groupe a bien compris l’énoncé des cartes et précise les points obscurs. Le résultat est, enfin, inscrit dans chaque livret de compétences.
Cet exercice de mise au point se déroule à peu près toutes les 4 ou 5 séances. L’animateur insiste pour une utilisation en continu des cartes et aide aux démarches individuelle. Leur utilisation doit être la plus régulière possible, jusqu’à l’instauration d’un réflexe démontrant l’autonomisation.
Lors des évaluations, l’animateur incite fortement chaque apprenant à s’en servir individuellement pour résoudre les problèmes rencontrés. Et en fin d’évaluation, les différents cas et les solutions trouvées sont exposés et débattues en groupe.
Bon, je vais m’arrêter là car je ne peux pas tout dire non plus…
Bonjour Jean Marc, j’apprécie ta réactivité, c’est un plaisir d’échanger avec toi. Tu m’apprends aussi bien des choses. je suis convaincue du sérieux de tes formations.
Désolée pour le mot « train » (corrigé par le modérateur dans le commentaire précédent, ndlr) au lieu de « terrain » que j’appelle aussi « chantier » d’application des notions apprises et le passage à l’acte (famille, travail, amis, situations sociales,…).
Pour revenir sur la loi d’apprentissage qui peut durer jusqu’à un an. Il consiste en fait, du temps nécessaire au psychisme de traiter l’information cognitivement, émotionnellement et pour passer à l’acte sans des sensations corporellement.
Ceci est scientifiquement prouvé et avec mes patients, nous validons tous les jours. Ceci ne va pas à l’encontre de ce que tu as écrit mais c’est une autre façon de calculer le temps psychique à tout changement de comportements dans une thérapie TCC.
Malgré les changements cognitifs chez l’ « apprenant » (en formation pour toi » et le « patient » (en traitement pour moi), la personne pour passer à l’acte peut ressentir encore des sensations corporelles (tremblement, battement rapide du cœur, les mains moites, vertige,…) ou peut manifester des émotions négatives (la colère, la tristesse, la peur, …) ou d’avoir des sentiments de (honte, de la culpabilité,… ) qui peut produir ainsi des comportementales inadaptées (la fuite, l’évitement, l’affrontement brutale et défensif,…).
Donc l’apprentissage ne peut être opérant en quelques jours de formation pour tous.
Je pense que après le traitent des blocages chez mes patients je peux leur proposer d’assister à tes cours pour apprendre les techniques performantes pour s’affirmer ou apprendre à apprendre,….avec des supervisions régulières pendant un an.
Finalement nous pouvons former ensemble une équipe complémentaire et efficace qui travail dans la duré et pour l’efficacité.
Je refus de « disputer » le bout de gras avec toi mais j’aimerais que « échanger », «partager», « collaborer » et « compléter » nos pratiques.
Il y a vraiment de l’avenir dans ce domaine, je côtoie des jeunes qui ne se retrouvent plus dans l’enseignement traditionnel qui n’évolue pas aussi vite que notre monde avec ses nouvelles technologies qui changent radicalement le rapport à l’information et son traitement. Ces jeunes sont aussi en recherche d’expériences qui donnent du sens à leur projet et leur avenir, je travaille avec l’association Trouver/Créer à Lyon qui met au cœur de son accompagnement le traitement de l’expérience.
Très très intéressant ! Un nouveau mot pour nos pratiques.
En complément, connaissez-vous les travaux du Dr AUSUBEL sur l’apprentissage significatif. Ils sont méconnus en France. Combiné avec l’approche groupale, c’est très puissant. Pour ma part, je pense pratiquer, ce qui est appelé animatique ici, depuis les années 90. Puis, depuis 2003, j’y associé les travaux du Dr AUSUBEL et ses dérivés comme les cartes conceptuelles pour mieux visualiser et comprendre la dynamique d’apprentissage à l’oeuvre chez une personne et au sein d’un groupe.
Je suis fière d’intégrer un nouveau terme technique dans mon Larousse personnel que j’appréhende aisément dans ma sphère professionnelle mais sans pourtant conscientiser ce concept novateur qu’est l’animatique.
En effet, j’anime des ateliers de théâtre depuis des années et je déploie l’animatique sans le savoir. L’algorithme d’apprentissage varie de façon tangible d’un groupe et d’une séance à l’autre.
Très intéressant, souhaite relire vos articles et y bien réfléchir ! Merci