LE CHANGEMENT PERSONNEL : LES CLEFS
le changement personnel : les clefs
1) les moteurs du changement
Il ne faut pas se leurrer, le changement personnel est favorisé par l’ensemble des éléments de la relation (interpersonnelle, avec soi, environnementale, thérapeutique…), du cadre et du processus engagé. Néanmoins, certains mécanismes transversaux sous-tendent des processus communs par lesquels les thérapies provoquent le changement, par exemple :
- la libre expression qui favorise la désinhibition et l’affirmation de soi,
- la régulation de ses émotions qui permet une ouverture à soi,
- la confrontation et l’acceptation,
- la prise de conscience qui autorise la mise en relation de faits disjoints,
- la modification comportementale,
- la transformation de ses représentations,
- l’éducation et la formation qui permet de gagner son autonomie et construire son identité
2) Pouvoir et rôle des émotions
Nos automatismes sont bien commodes. Ils permettent à nos comportements physique et intellectuel d’être rapides et adaptatifs. Ils rassurent, ils procurent un sentiment de contrôle générant des sensations positives.
Mais, ils sont généralement plus efficaces sur le plan quantitatif que sur le plan qualitatif, sur nos comportements contrôlés et réfléchis.
En effet, sur le plan qualitatif, notamment dans les relations interpersonnelles, nos automatismes sont souvent inappropriés car ils fonctionnent comme des photocopieurs, des stéréotypes.
Changer nécessite donc de se débarrasser de ses automatismes et d’éveiller de nouveaux comportements. Ainsi, les comportements ne sont pas uniquement déclenchés par la situation mais aussi par un élément décisif du déclenchement des comportements : l’émotion.
Les émotions se situent en amont du savoir, du pouvoir et du vouloir, sauf erreur (le débat est ouvert !)
En fait, la prise en compte des émotions est incontournable pour favoriser les changements. Mais, une « émotion » n’est pas n’importe quelle sorte de sentiment, d’humeur ou de sensation.
Une émotion doit se manifester sur le corps sur de nombreux aspects : sudation, rougeur, accélération cardiaque, pâleur, mouvements (de protection, de fuite…), tremblements…
Une émotion doit être liée au temps : une « tristesse de trois secondes » et une « surprise qui dure six mois » sont irréelles.
Elle doit aussi varier en intensité : d’une petite peur à la terreur en passant par la frayeur.
Enfin, une émotion doit se produire à partir d’un « déclencher », précisément, à partir d’une cause et d’un objet : une idée à laquelle on pense, une personne, une chose, une situation…
Pour résumer, favoriser les processus de changement passe par la prise en compte impérative des émotions. Précisément, pouvoir les nommer, les gérer, les reconnaître par une bonne lecture et un bon contrôle émotionnel.
3) Peur de l’erreur VS image positive de soi
Avec cette opposition de la peur de l’erreur avec l’image positive de soi, nous voilà au cœur des émotions : Qui parle facilement de ses erreurs ? Qui en parle souvent ? Que se passe-t-il lorsqu’on en parle ?
Reconnaître ses erreurs s’accompagne d’émotions pénibles, mais nous savons tous que, même si elles sont formatrices, nous devons faire des efforts pour en réduire la marge. Cet apprentissage par erreurs et essais laisse pourtant la priorité, très souvent, à l’image positive de soi.
Or, donner la priorité à l’image positive de soi ne facilite pas la tâche du changement car elle suppose du contrôle, des résultats correspondant aux attentes, de l’efficacité, du plaisir ressenti et toute contradiction à ces attentes déclenche une tentative d’évitement afin de réduire l’émotion négative ainsi causée.
Ce souci permanent de contrôler une image positive de soi est, en conséquence, un obstacle au changement. Il est donc important de connaître son niveau émotionnel à ne pas dépasser pour favoriser l’apprentissage d’un nouveau comportement.
Pour parvenir à réduire les effets anxiogènes de la perte de l’image positive de soi et de la peur de l’erreur, il nous faut pouvoir moduler notre niveau émotionnel et/ou sa progression de l’apprentissage par erreur et essais. Par exemple, des changements/étapes intermédiaires, de moindre importance, permettant des résultats plus immédiats, peuvent déclencher des émotions positives car ils génèrent une levée de la difficulté de changer et l’affermit dans la durée, notamment lorsqu’il s’agit de changer de comportement. Bref, vous l’aurez compris :
En l’absence d’émotion il n’y a pas de changement ! |
Pour s’en convaincre, voici une vidéo de 46 minutes mettant en évidence les résistances individuelles au changement avec beaucoup d’émotions.
Voyons maintenant quelles méthodes de changement pourraient nous aider dans notre quête. Le sous-chapitre suivant en aborde quelques-unes.
Merci Jean-Marc pour cet article très intéressant.
Quel est le sens de ma vie, Qui la dirige ? Puis-je changer réellement ? Ces 3 questions amènent également d’autres interrogations qui peuvent faire évoluer notre réflexion :
– qu’Est-ce que je gagne à changer ?
– qu’Est-ce que je perds à réaliser mon objectif ?
– Qu’Est-ce que je perds si je ne la réalise pas ?
– Quelles solutions j’envisage sur les valeurs que je perds ?
En effet, se construire est en quelque sorte une déconstruction. Il est ainsi fondamental de ne pas perdre son fil …
Pascal