Oct 282012
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Leadership, duo GAGNANT :
Leadership, duo GAGNANT :
capacité + EFFICACITÉ
(explications)
DEUXIÈME PARTIE Chapitre 2 sur 3 LEADERSHIP, DUO GAGNANT : capacité + EFFICACITEDans la première partie, nous avons évoqué la stérilité de tous les discours autour des termes ‘management’ et ‘leadership’. Puis, nous avons relevé que 90 % d’un bon leadership provient du CARACTÈRE du leader basé sur l’ÉTHIQUE. Or, le caractère et l’éthique sont parties intégrantes de l’ÊTRE. Autrement dit, le leadership est une source d’influence personnelle, non coercitive et fondée sur les relations interpersonnelles. Ensuite, nous avons présenté les quatre principes inhérents à un leadership d’excellence : ÊTRE, FAIRE, VOIR, DIRE. |
Pour en savoir +
M. Mourad Mounir
Directeur Général chez PME Organisation
C’est un sujet très vaste car il met à contribution des aptitudes et des comportements spécifique ou non de l’environnement culturel, social ou éducatif.
Les aptitudes et les comportements non spécifiques font l’objet des différents schémas qui structurent le leadership et sont souvent acquises moyennant une formation et un coaching adapté.
Quant aux comportements spécifiques, leur champs de définition est difficilement abordable à cause de la diversité et de la complexité des cultures (donc des représentations individuelles et collectives), des systèmes éducatifs (qui incitent ou non à prendre des initiatives) mais aussi des systèmes de gouvernance (le leadership n’a pas la même connotation dans un système démocratique ou totalitaire).
Ceci dit, je participe au débat à travers cet exemple personnel :
Durant la période où je dirigeais un centre de formation professionnelle publique, de niveau BTS et DUT au Maroc. Le mot d’ordre, dicté par la Direction Générale était que ces centres étaient dédiés à la formation pour les entreprises de la « main d’œuvre » qui lui est nécessaire, faite de purs exécutants sans esprit d’initiative. Les cursus de formation et les méthodes en vigueur allaient dans ce sens.
En tant que pédagogue responsable, je n’imagine pas un de mes étudiants confiné à vie dans un rôle subalterne, alors j’ai réagi en apportant des modifications au module de formation « organisation du travail » qui se bornait à faire exécuter des procédures aux apprenants.
Le principe était d’apprendre aux étudiants de diriger à tour de rôle une équipe de travail autour d’un projet professionnel.
La qualité de l’apprentissage s’en est trouvée fortement valorisée surtout durant les stages en entreprise où mes étudiants étaient souvent orientés vers des postes de responsables d’équipes professionnelles. Leur taux de réussite et d’emploi était de loin supérieur aux étudiants des autres centres de formation de même niveau. De plus, la plupart des lauréats ont poursuivi leurs études pour améliorer leur position professionnelle.
Ma Direction Générale est alors intervenue, sa réaction fut des plus surprenantes : « il faut que le centre se remettre au niveau du dispositif de la formation professionnelle ». Cela voulait dire qu’il faut limiter la formation des apprenants à la simple exécution des tâches relevant de leurs compétences, en somme former une main d’œuvre obéissante et sans grande ambition. Ensuite la Direction a opéré des coupes budgétaires et le centre que je dirigeais était le plus touché. J’ai quand même ignoré les instructions de ma Direction par respect pour les étudiants. J’ai ainsi développé des partenariats pour pallier aux restrictions budgétaires et çà a fonctionné ainsi tant que j’occupais le poste.
Après mon départ le système a mis les bouchées doubles pour avoir raison de l’îlot de potentiels leaders en bannissant tout simplement toute initiative de développement du leadership dans la formation.
Pour reprendre les termes employés par Jean-Marc mais dans le sens de mon exemple, le mot d’ordre de mes supérieurs était :
1. Vous n’êtes pas là pour décider
2. Votre volonté doit se soumettre au système
3. Ne prenez surtout pas d’initiatives
Cette situation peut paraître bizarre à ceux dont l’environnement encourage la prise d’initiative et aux antipodes du respect des droits humains tels qu’on leur a appris, mais c’est ainsi que je l’ai vécue et que je partage avec vous quelques uns de ses aspects.
Mounir
Bonjour,
Merci pour ce témoignage qui nous permet aussi de remettre ‘les pieds sur terre’ face à la réalité !
De par mon expérience passée, malheureusement, je corrobore ce que vous dites…
Parfois les structures (et surtout les grosses structures) ont plutôt besoin de bons « petits soldats » que de personnes s’affirmant dans leur leadership…
C’est aussi une question de pouvoir, il est dangereux pour un patron d’avoir affaire à des personnalités qui ont le potentiel pour les remplacer…
Il vaut mieux dans ces cas-là, laisser les nouveaux arrivés (qu’on ne maîtrise pas encore) sur des postes subalternes pour éviter tous risque de perdre sa place… Pouvoir et stratégie personnelle !
En effet, oui le leader doit avoir cette capacité personnelle de mobiliser sans contrainte des personnes autour d’un idéal, d’un objectif et en même temps être apte à diriger, à manager le groupe dans sa diversité et divergence, avec efficacité et même efficience dans le but de réussir sa mission qui est l’atteinte de l’objectif avec des résultats tangibles et observables.
Bonjour Jean Marc, je réagis sur ces trois mots que tu ajoutes à ta proposition d’échange : Leadership = capacité+ Efficacité.
L’article que tu nous propose est très intéressant, mais pour moi c’est flou et confusionniste. Il est trop généralisé peut être. Leadership comme c’est précisé dans l’article est une notion en même temps précise et extrêmement vaste. Il crée des conflits en moi.
Pour moi un leadership est celle ou celui qui entraine les autres dans ses passions, ses projets, ses rêves ou ses cauchemars. Il nous fait rêver ou croire à l’impossible à quelque chose de meilleure ( pour qui?) . Mais tous les leaderships ou guides n’ont pas la même personnalité et surtout ils n’ont pas les mêmes buts: Ils peuvent aussi être égoïstes et défendre que leurs intérêts personnels ou ceux de leur communauté comme l’exemple qui a été donné dans l’article «Winston CHURCHILL ». Ce dernier pour moi est loin d’être un humaniste, certes leader pour certains. Dans certains milieux politiques, et par ses victimes, on lui reconnait les caractéristiques d’un «renard ». On peut ajouter à son caractère persévérant, celui de manipulateur et égoïste dans son but. Il était leader dans son pays et pour intérêt des siens à une époque charnière dans l’histoire. Mais je ne le classe pas dans les catégories de grands leaderships qui nous ont fait rêver aux valeurs humaines de leurs actions. Il me semble que l’article est généraliste.
Il me semble que les qualités d’un leadership politique, sociale, humanitaire, artistique, … ou dans une entreprise ne sont pas identiques. Et c’est cela qui me dérange dans cet article.
Prenons quelques exemple parmi des milliers leadership mondialement connus et reconnus dans leur domaine, leur milieu, leur culture comme Winston CHURCHILL (noté dans l’article), Adolph Hitler, Mahatma Gandhi, Nelson Mandela, Benazir Bhutto, Margaret Thatcher, Charles De Gaulle, Ayatollah Khomeiny ou encore la sœur Theresa, Coluche, et des milliers d’autres leaderships dans tous les domaines.
Ces personnages sont-ils tous « désintéressés et dévoués, intègres, loyales,… »? Je vous laisse réfléchir.
Leadership avant tout est une personne qui réalise ses propres rêves pour lesquels il se bat. Tout en étant uniques, les leaderships peuvent être souvent des obsessionnels (persévérance à tout prix). Ils ont des rêves d’enfance ou d’adolescence. Ils ont quelques choses à prouver à eux-mêmes ou peut être à un « Père » ou sont à la recherche de compenser un ou des manques qu’ils ont eu dans leur enfance. on ne vient pas au monde destiné à être leadership mais c’est un ensemble d’éléments de leur vie qui les a conduit à être un leadership.
A l’échelle d’une entreprise un leadership est celui qui prend un plaisir fou de se voir en action, il est enragé et veut arriver à atteindre ses buts parfois à n’importe quel prix. Un leadership est un individu exigent à la recherche de l’approbation de ses chefs ou les gens qui le suivent. Un leadership peut devenir un dictateur car il ne supporta pas des gens qui lui posent des obstacles. ils ont du mal à accepter l’échec et ils deviennent encore plus déterminé.
Désolée si je ne suis pas très claire. Ça doit être l’effet de cet article.
Je précise que ce que j’ai dit ne contredit pas forcement l’article très intéressant que tu as présenté mais comme tu voie il m’a fait réagir à donner un autre point de vu aussi sur les leaderships qui n’est pas développé dans l’article.
Merci Mab pour ton excellente intervention enrichissante.
En fait, cet article est le deuxième de trois articles composant le dossier sur le leadership.
Voici l’article précédent : Leadership, critique et plaidoyer
et le suivant : Leadership, les bonnes habitudes
Peut-être qu’une lecture de ces deux articles permettrait de répondre à certaines de tes interrogations.
S’agissant spécifiquement de la réflexion que tu nous invites à faire à propos des dictateurs, le présent article y répond de la sorte :
« Tout est question d’équilibre : quand la volonté puise dans l’égocentrisme, elle bascule toujours en obstination ou entêtement. C’est le cas des dictateurs, par exemple. »
C’est à partir des critères énoncés pour être un leader que l’auteur fait la distinction entre leadership et dictature : égocentrisme ou volonté ? persévérance ou entêtement ? finalité dans l’intérêt commun ou pour le pouvoir ? etc.
J’ai peine à croire qu’un leader « est une personne qui réalise ses propres rêves pour lesquels il se bat » car, si tel était le cas, il ne pourrait pas être un leader au sens de ces trois articles sur le leadership : ÊTRE, FAIRE, VOIR et DIRE (cf.1er article : Leadership, critique et plaidoyer). Auquel cas, il serait relégué à un titre de « meneur d’hommes », de « commandant » ou à une étiquette de ce type de fonction.
Bonjour Jean-Marc,
Merci encore une fois de cet article qui interpelle « tout bon acteur » s’inscrivant dans le changement .. de soi [mais je n’anticiperai pas en réponse à votre prochain sujet 🙂 … ].
Je resterai donc sur les valeurs fondamentales de l’équation posée en postulat : leadership = capacité + efficacité.
Les capacités – à mon sens – ne sont pas toutes innées ; en effet, on peut – dans l’acception ‘il peut être possible de’ – naître avec certaines capacités, mais je pense que que celles-ci ressortissent davantage du phénomène culturel … donc acquises/assimilées dès le plus jeune âge, puis intrinsèquement transposées au niveau conscient avant que d’être éprouvées, entretenues et développées au fur-et-à-mesure de l’évolution de chaque Homme.
A ce niveau précisément – et ce même au risque de paraître péremptoire – je pense pour en avoir éprouvé la pratique, que » tout Être humain a le devoir d’émerger par lui-même de sa médiocrité originelle » en vue de se découvrir et se créer … à l’instar de ce qu’a dit Nietzsche : « Deviens ce que tu es en apprenant ».
C’est en ce sens également que je conçois le triptyque énoncé par vous, selon : intégrité, loyauté, honnêteté lesquels caractérisent l’ETHIQUE, sans laquelle toute pensée et toute action visant à l’amélioration de soi, permet – et seulement partant de là – de participer de l’amélioration « du monde » qui nous entoure et dans lequel chacun s’inscrit et investit dans la relation sociale en général.
Selon moi, L’EFFICACITE découle donc autant de l’ETHIQUE que des CAPACITES.
En effet, sans l’une, les autres n’émergeront pas – ne pourront pas émerger – dans un objectif d’efficacité, car la « cohérence de soi » sera absente intrinsèquement chez celui qui ne fera que prétendre à cet objectif .. restant ainsi dénué de la force et/ou de la puissance personnelle nécessaire à l’élaboration du concept et au développement d’une vision de l’efficacité espérée/envisagée permettant ainsi de susciter – et participer à – l’élan et entraîner/motiver les Autres vers la performance commune.
Pour ce qui concerne « le courage de décider », cet acte en soi est rendu d’autant plus délicat, sensible et difficile que nous sommes témoins quotidiennement de trop d’exemples qui confinent à « la valse hésitation » consistant à faire un petit pas vers l’avant avant de se reprendre et d’effectuer deux grands pas vers l’arrière ou encore de « botter en touche »…
Mais avant que de décider – et nous avons déjà largement débattu de ce sujet – la stratégie doit être pensée, élaborée, fiable, ‘anticipatrice’, visionnaire .. mais aussi prévoyante des tactiques à mettre en oeuvre .. sauf à espérer « que ça marche tout seul » … les exemples traitant de réussite spontanée étant trop rares pour être évoqués ici.
La volonté s’inscrit dans l’action vers l’avant, dans la progression – à défaut de s’inscrire obligatoirement dans le progrès – dans la communication « mutuelle » – pléonasme volontaire – en ce sens que si je fais un pas vers l’Autre, je fais preuve de volonté … mais dés lors je m’attends à ce que l’Autre fasse volontairement ce premier pas également qui m’incitera à faire le deuxième .. etc.
A contrario, la velléité est davantage constatable et est du domaine de l’apathie, de l’attentisme et s’inscrit dans une fatalité fatale à l’accomplissement de la performance.
Enfin, la responsabilité est « reine » de la conscience de soi, tant au niveau de la pensée que de l’action … et elle seule permet – en vertu de l’efficacité en tant que coeur de cible – de prendre les initiatives propres à la satisfaction tant du bien commun que des bonheurs privés, suscitant l’élan évoqué précédemment … dans lequel chacun se reconnaîtra et s’investira .. et par lequel la synergie sera mise en oeuvre dans l’accomplissement de la performance commune … chaque flèche étant en puissance en capacité d’atteindre le coeur de la cible.
Espérant avoir été suffisamment clair … à défaut d’avoir été concis 🙂