Mai 092015
 
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Ethique - 4.non-malfaisance (isrifrance)Réflexions sur l’éthique troisième partie,Dossier ISRI FRANCE
DEVELOPPEMENT
D’après l’éthique de Jean-Armand HOURTAL, 17/10/05, docteur en sciences Humaines, diplômé universitaire d’éthique de la médecine

 

TROISIÈME PARTIE
RÉFLEXIONS SUR L’ETHIQUE : DÉVELOPPEMENT

Ce dossier sur l’éthique est composé de trois parties :

  • un résumé,
  • des généralités et
  • un développement.

Le lecteur peut prendre la mesure du travail effectué en lisant le résumé.
S’il souhaite en connaître les fondements, il lira avantageusement la partie généralités.
Enfin, pour tenir comme certains les propos du résumé, il lira soigneusement la partie développement.
De manière connexe, le lecteur peut effectuer un .

 

L'éthique se fonde sur une démarche

L’ÉTHIQUE se fonde sur la démarche toujours perfectible d’une relation responsable

avec les choses,
avec soi-même
et avec les autres
.

L’éthique peut se différencier de la morale en ce sens que la morale est par nature normative. La morale recommande de faire ceci ou de s’abstenir de cela en raison de règles existantes, de lois ou d’une déontologie. La morale se réfère à une autorité préexistante réelle ou imaginaire, temporelle ou spirituelle. La morale prescrit, elle est conviction, certitude dans la théorie, elle juge et parfois condamne. La morale est du côté de la bonne conscience.

L’éthique se situe à la pointe des interrogations, elle est au-devant des questions, elle fraie les chemins et envisage des ébauches de réponse. L’éthique hésite souvent, doute toujours dans les applications pratiques, elle s’efforce de progresser vers le meilleur ou le moindre mal, elle cherche laborieusement au risque de l’erreur. C’est une démarche dangereuse mais irremplaçable que seules les personnes libres peuvent emprunter. L’éthique évalue les valeurs non pour exclure mais pour comprendre et agir. L’éthique est du côté de la conscience bonne.

  • L’éthique est une relation responsable avec les choses, c’est avant tout une relation avec notre environnement concret quotidien. Cette relation, de proche en proche englobe l’ensemble des relations de l’homme avec la matière : terre, air, eau, planète et au-delà, l’univers dans son ensemble. Cette relation responsable consiste à interroger avant de « donner réponse » c’est à dire se sentir concerné par ce qui nous entoure. La pollution, l’usage des objets, le gaspillage, la santé, le travail sont du domaine de l’éthique avant d’être celle de l’économie.
  • Elle est relation avec soi-même. L’éthique est l’objet même du yoga, le fait d’être unifié, harmonisé est à la fois un objectif de santé, de bien-être et aussi le moyen d’accomplir sa mission terrestre. L’éthique postule que chaque humain a une mission a réaliser pendant son passage sur terre, cette mission première est de se réaliser soi-même. Cette relation avec soi-même implique une certaine connaissance de la personne humaine dans son unité et ses différentes dimensions.
  • Et relation avec les autres, en effet l’être humain n’existe et n’est lui-même que dans et par ses relations à l’autre. L’éthique questionne l’essence de la relation responsable à l’autre. Elle se porte en avant, clarifie et participe à créer une morale adaptée et le corpus des règles établies sans jamais être enfermées en elles.
L'éthique se présente selon trois dimensions

L’ÉTHIQUE se présente selon trois dimensions :

  • La première dimension est une interrogation permanente et en toutes circonstances sur les valeurs (Cette dimension fait référence à la pensée juste.) l’Ethique pose les questions qui peuvent déranger par rapport aux valeurs, leurs fondements et leurs utilisations. Elle interroge les évidences du bien et du mal dans son essence, son principe et sa philosophie mais aussi dans leurs applications pratiques.

Si l’éthique est conscience bonne, elle n’est jamais une conscience aveugle.

  • La seconde dimension est une confrontation entre les différents discours, ce qui implique que chacun doit disposer du moyen de s’exprimer et d’être écouté (Cette dimension fait référence à la parole juste.) L’éthique est aptitude à entendre tous les discours, surtout ceux qui sont minoritaires afin de les confronter entre eux.
  • La troisième dimension est une réflexion sur les comportements, elle est l’aboutissement du processus qui commence par la pensée, s’exprime dans la parole et se concrétise dans les actes. Les comportements considérés sont l’ensemble des comportements : ceux qui sont appris, imposés ou acquis (Cette dimension correspond à l’action juste).

La confrontation entre ces trois dimensions : pensée, parole et action permet de dégager les conséquences éthiques et une vision clarifiée des phénomènes qui nous entourent.

L’Éthique se compose de neuf principes

L’ÉTHIQUE se compose de neuf principes indivisibles et complémentaires :

Le concept d’éthique ainsi présenté dans ses trois dimensions se compose de neuf principes indivisibles et complémentaires qui se déclinent à leur tour en plusieurs indicateurs. La présence de ces neuf principes permet de mesurer la valeur éthique d’une situation pratique particulière.

La question qu’il convient de régler est celle de la limite de ces neuf principes : la réponse est très simple, il s’agit de la barrière des autres concepts. Par exemple le principe de liberté appliqué à ma personne se limite naturellement par les principes d’autonomie, de bienveillance, de communication et de cohérence appliqué à mon prochain.

JusticeLibertéAutonomieNon malfaisanceBienfaisanceUniversalitéCommunicationCohérenceTranscendance
Ethique - 1.Justice (isrifrance)

Le principe de justice :

Ce principe s’exprime dans des aspects théoriques et pratiques :

  • Il consiste à considérer l’autre comme nous voulons être considérés nous-mêmes. Il s’agit d’une application de la règle d’or universelle qui recommande d’aimer son prochain comme on souhaiterait être aimé. Cette considération n’est autre chose que la reconnaissance de l’altérité (elle consiste voir en l’autre l’image de soi-même). Le principe de justice est applicable à toute personne humaine quelle que soit sa culture, sa religion, son âge, son sexe, ses connaissances ou opinions. Par extension, le principe de justice s’applique aussi au respect des animaux et à tout ce qui vit.
  •  Le principe de justice consiste aussi à traiter ce prochain en fonction de ses potentialités (et non à travers un acte isolé comme un manquement ou un échec). Cet indicateur met en pratique une « justice différentielle ». Elle est l’écho de l’enseignement évangélique et humaniste attribuant à chacun des talents en raison de ses capacités mais aussi en raison d’une confiance a priori. Cette vision des potentialités de chacun signifie que tout être humain est, par nature capable d’évoluer, de se perfectionner, même à partir d’une richesse profondément enfouie. Elle exprime aussi que la personne ne se limite pas à un aspect particulier ou à une apparence. L’être humain dépasse infiniment les manifestations de ses actions extérieures. La justice des hommes juge et condamne principalement sur des actes et des circonstances, sur des évidences apparentes. L’éthique évalue (mais ne condamne pas) les intentions, elle porte son intérêt sur la valeur de l’être, sur ses discours et ses actes, dans leur intimité.
  • Être Éthique c’est être juste dans l’évaluation de ses contraintes et besoins par rapport à ceux des autres. Il s’agit des contraintes de toute nature, tant physiques, psychologiques, culturelles, liées aux expériences, à l’histoire individuelle et collective … Dans son sens éthique, le principe de justice doit intégrer la pratique paradoxale d’une « discrimination positive », c’est à dire qu’il recommande de privilégier celui qui est le plus en besoin, le plus faible, le plus pauvre. Le principe de justice au sens éthique dépasse alors la simple justice distributive, égalitaire et mathématique. Ce principe est franchement subversif car il regarde en face les réalités et non les apparences.

Ethique - 2.Liberté (isrifrance.fr)

Le principe de liberté :

Ce principe est des plus incompris même s’il figure dans la devise de la France : Liberté. Égalité. Fraternité. Sachons que le principe de liberté (pour être plus précis, on devrait dire : le principe des libertés) s’applique formellement dans :

  • La reconnaissance de l’autre dans son droit à être libre. Ce droit n’est pas un simple principe abstrait, il porte pratiquement sur l’ensemble des libertés comme celles de penser, d’évoluer à son rythme, mais aussi à faire ses propres choix de vie, même s’ils semblent prématurés ou problématiques. Le principe de liberté porte en lui la possibilité de ne pas avoir à justifier de l’usage de sa propre liberté, dans la mesure où elle ne génère pas de dommage pour autrui et respecte ses propres engagements. Par contre le principe de communication nous invite à expliquer, autant que possible les raisons d’un acte ou d’une abstention. L’usage éthique de sa propre liberté implique aussi la possibilité de sacrifier sa propre liberté pour une cause estimée supérieure.
  •  La non-interférence sur la personne ; elle concerne le respect de la vie privée du prochain, de son passé, de ses choix culturels, spirituels, sexuels. La limite de la non-interférence est celle de la non-assistance de la personne en danger ou d’un péril menaçant les personnes ou les biens. La limite est aussi celle du cas légitime, c’est à dire celle d’un mandat professionnel instauré en vue d’un bien commun (comme celle du policier, du juge ou du médecin) ou de toute situation d’urgence. Le principe de liberté ne s’oppose pas à la compassion, ni au devoir d’avertissement. Il n’est ni désintérêt ni misanthropie, il est la marque d’un profond respect pour l’autre. La non-interférence sur la personne n’exclue pas un rude devoir de l’amour du prochain qui consiste à l’avertir des dangers qu’il court (et fait courir aux autres) à cause de sa conduite.
  •  Dans l’octroi des moyens d’accéder aux libertés (pour autant que cela nous appartienne). Les libertés s’expriment par des moyens dont le premier est l’information : celui de la connaissance de ces libertés. L’octroi de moyens est assujetti à la capacité de la personne d’user de sa liberté pour le bien de tous et de chacun.

L’éthique n’élude pas les questions pratiques : Peut-il y avoir une liberté pour les ennemis de la liberté ? Une société peut-elle accorder à un individu ou à un groupe d’individus les moyens de confisquer à leur profit les libertés ? Ces questions (dont le traitement du terrorisme est un exemple parfait) ne peuvent être approchées et résolues que dans l’optique de l’ensemble des composantes de l’éthique.

Ethique - 3.Autonomie (isrifrance)

Le principe d’autonomie :

Il commence par la capacité de penser par soi-même et non pas en référence exclusive à une idéologie non intégrée. Il répond en partie aux questions posées par l’application des deux principes précédents (ceux de justice et de liberté) . Il respecte la volonté de toute personne dans sa recherche de ce qui est, à ses yeux, bien, bon, juste, utile et préférable. Sous condition que cette recherche soit aussi dans le domaine du bien, bon, juste, utile et préférable pour les autres. Ce bien devient alors la conjugaison du bien individuel et du bien général.

  • Il s’applique à la faculté d’appliquer sa raison et faire des choix volontaires en priorisant ses propres objectifs. Cette autonomie (c’est la capacité à déterminer ses propres règles) commence à l’évidence par soi-même avant de s’appliquer aux autres. Un exemple de choix est celui de la jeune fille qui reçoit de ses parents âgés la mission de s’occuper d’eux exclusivement. Cette décision peut être acceptable si elle est le fait de la jeune fille, parfois elle a été imposée par une forme de chantage affectif par les parents âgés. Dans cette dernière hypothèse, la jeune fille sacrifie sa carrière professionnelle et ses éventuels projets de fonder un foyer. Question : La famille donne-t-elle à cette jeune personne le moyen de choisir de mener sa vie de façon autonome ?
  • Le principe d’autonomie s’exprime encore dans le pouvoir de la personne de s’exprimer souverainement sans crainte de conséquences dommageables. Si ce n’est pas le cas, il est sage d’intégrer avec prudence les contraintes des situations et des contextes. Cette posture est la même que pour les principes de justice et de liberté. Par exemple il est peu rationnel de faire part de ses opinions si celles-ci vont servir à des adversaires pour vous nuire ou vous détruire. Le principe d’autonomie signifie aussi que la personne n’est pas nécessairement tenue de vivre et de s’exprimer dans une totale transparence pour tous. Un proverbe dit justement que l’on reste maître des paroles qui n’ont pas été prononcées, mais que l’on est lié par les mots exprimés !
  • Le principe d’autonomie repose sur la capacité de poser des actes indépendants et cohérents avec ses propres volontés. De façon habituelle les sociétés humaines ne favorisent pas l’autonomie des personnes, elles privilégient habituellement le conformisme et la reproduction du connu. L’éthique est souvent comprise comme étant un concept révolutionnaire dans la mesure où chacun est invité à fonder ses propres règles. Il le serait en réalité s’il ne posait comme principe le respect de l’autre, il convient de le rappeler sans cesse. Puisque nous faisons référence à la volonté, il convient de rappeler cette définition : « La volonté humaine se construit par l’énergie d’une pensée se manifestant dans le temps par un acte libre en vue d’une fin ».

Ethique - 4.non-malfaisance (isrifrance)Le principe de non malfaisance :

Nous pourrions le résumer par cette affirmation « surtout ne pas nuire ». Ce principe de non malfaisance s’exprime parfois dans les différentes formes du « principe de précaution ». Ce principe pourrait être appelé aussi « principe de non-violence » appliqué aux personnes et aux choses.

  • Il se fonde sur le désir de prévenir tout ce qui est considéré comme une violence (pour soi et l’autre mais aussi pour la société toute entière.) Est-ce dire que le principe de non malfaisance est le refus de tout progrès, de toute évolution ? Certainement pas, mais toute intervention intempestive dans l’ordre de la nature doit être étudiée à deux fois, surtout lorsque les conséquences sont irréversibles. Ce principe de précaution (ou de non malfaisance) est invoqué à juste titre par des militants écologistes dans leur lutte contre les organismes génétiquement modifiés (OGM). Les expériences sur le génome humain sont à regarder à l’éclairage de ce principe de précaution de même tout ce qui concerne la bioéthique.
  • Il veille à écarter ce qui est présumé faux, mauvais et générateur ultérieur de souffrance. Ceci en raison des connaissances disponibles au moment de l’examen. Rappelons cependant que la vie est un perpétuel changement et que le meilleur moyen de générer le mal serait d’empêcher toute évolution. Quelques questions posées par ce principe : Doit-on toujours rechercher le « risque zéro » et la vérité parfaite en toutes choses ? : Certainement pas car on ne ferait alors jamais rien. Ce qui est présumé faux, n’est ce pas, parfois une vérité qui a un peu d’avance sur son temps ? Peut-on connaître avec certitude un mal absolu que l’on pourrait écarter ?
  • Il s’attache à ne pas nuire, ne pas détruire et ne pas ajouter inutilement du mal au mal. Certes, l’éthique nous invite à ne jamais poursuivre un objectif nuisible. Par exemple, il jamais bon d’humilier quelqu’un, de torturer une être humain ou de prendre la vie de quiconque (même un animal pour sa seule jouissance). Est-ce pour cela que je ne peux pas combattre les rats qui envahissent ma maison, les moustiques qui empoisonnent des pays entiers ou que la société ne doit pas prendre de précaution contre le grand banditisme et la délinquance ? Ce principe nous rappelle que le bien et le mal sont intimement liés, il convient simplement de ne pas en « rajouter inutilement une couche supplémentaire ».

Ethique - 5.bienfaisance (isrifrance)Le principe de bienfaisance :

c’est le devoir de bien qui tend à l’universalité, il commence par :

  • Ce qui est pensé, dit et fait est-il bienfaisant à court et long terme pour l’individu et la société ? Cette volonté de bienfaisance est un pari sur l’avenir qui s’appuie sur les connaissances disponibles à l’instant de la décision. Il est évident qu’il n’est pas admissible de juger une situation passée avec les critères ou les connaissances qui n’existaient pas encore au moment des faits. Ce principe fait le pendant en positif avec celui de non malfaisance. La tension entre l’intérêt de la personne et celle de la société est prise en compte par les autres principes, en particulier ceux de justice, d’autonomie et de liberté.
  • Ce qui est entrepris engendre-t-il, a priori, un effet favorable avec des moyens adaptés ? Cette question fait intervenir, à la fois l’expérience et le discernement. L’expérience est toujours ancienne, elle se fonde sur des situations déjà rencontrées ; le discernement est lui aussi utile dans la mesure des choses et des situations nouvelles. L’éthique porte en effet sur les domaines où l’expérience seule n’est pas suffisante.
  • L’action (projetée ou en cours) apporte-t-elle plus de bien que de mal (pour soi et les autres) ? La question posée est autant celle du moindre mal que celle du plus grand bien. Les exemples comme l’histoire de « qui sait ?  » montrent que « le bien » comme le « mal » peuvent engendrer des situations tout à fait opposées selon les circonstances.

Ethique - 6.Universalité (isrifrance)

Le principe d’universalité :

il concerne tout être humain, sans aucune restriction

  • Les valeurs, les discours et les comportements sont éthiques lorsqu’ils s’appliquent à tous et à chacun. Bien évidemment la démarche éthique doit être attentive aux situations particulières générées par l’histoire, la géographie ou les situations particulières de la vie.
  • En conséquence n’est pas éthique toute distinction fondée sur la couleur de la peau, la religion, le sexe, la culture, la fortune, les préférences de toute nature etc. Ce principe découle de la compréhension de l’unité des hommes et de l’interaction de leur destinée.
  • Le principe d’universalité est l’application éthique de la « règle d’or » qui consiste à considérer l’autre comme on voudrait être considéré soi-même. Il interroge : « et si tout le monde faisait pareil ? « . Il permet de mesurer l’état de conscience des personnes mais aussi des nations, des organisations. Le philosophe Kant écrivait : «N’agis en fonction d’un principe que si tu peux vouloir qu’il devienne une loi générale ».

Ethique - 7.Communication (isrifrance)

Le principe de communication avec les autres :

Il s’agit d’une communication de « bonne foi » avec l’ensemble de ses partenaires.

  • C’est la coopération dans une communication véridique avec l’autre et tous les humains. La communication véridique prend en compte la capacité de compréhension de l’autre. En aucun cas elle ne peut rester formelle ou se retrancher derrière des adages comme « nul n’est sensé ignorer la loi ». Le contraire de la communication de bonne foi est la rédaction de certains documents (comme des contrats d’assurance) qui, en tout petit, ou au moyen de références marginales réduisent ou annulent ce qui est écrit en gros dans le texte principal.
  • C’est la qualité altruiste de la communication avec les prochains (elle vise l’intérêt général). La communication véridique implique que l’intérêt de l’autre est considéré autant que le sien. Dans cette optique, il convient : de prendre le temps d’expliquer ou/et de se faire expliquer les choses ; de prendre le temps de délibérer avant une décision ; et enfin, prendre le temps de connaître son interlocuteur. Le temps passé à s’accorder n’est jamais du temps perdu.
  • Cette relation est vraie, sincère et non pas seulement utilitaire, elle cherche l’accord mutuel. L’objectif d’un échange quelconque devrait reposer sur la richesse de la communication plus que sur la valeur des objets échangés. Dans certains pays, la méthode occidentale qui consiste à obtenir un bien contre de l’argent sans aucun échange de parole est un non-sens (c’est le cas des distributeurs automatique de n’importe quoi). C’est la raison pour laquelle le marchandage est si prisé et pratiqué en orient.

Ethique - 8.Cohérence (isrifrance)

Le principe de cohérence :

Il concerne la relation entre la fin et les moyens employés

  • Il affirme que la fin ne justifie jamais les moyens, les fins préexistent dans les moyens employés. De la même manière qu’un arbre est tout entier contenu dans la graine, les fins existent déjà dans les moyens utilisés. Ce principe de cohérence doit être mis en tension avec celui de bienfaisance, car il peut, parfois exister des « ratés » dans une démarche. Remarquons néanmoins que dans une immense quantité d’exemples le principe de relation entre les fins et les moyens se vérifie.
  • Il veille à transformer les contradictions irréductibles en tensions gérables puis en consensus. Il est extrêmement difficile de vivre continuellement dans les contradictions (entre les fins et les moyens, entre les désirs contradictoires etc..). Une démarche éthique consiste à modifier une contradiction en une tension qu’il sera possible de maîtriser progressivement. Comment cela ? Tout d’abord en faisant un travail d’unification et de clarification personnelle (cela consiste à ne pas vouloir une chose et son contraire ou bien vouloir une chose et faire le contraire pour l’avoir). Ensuite se convaincre de son intérêt pour un projet quelconque, dit rapidement c’est croire à ce que l’on entreprend.
  • Le principe de cohérence prend en compte les objectifs à atteindre et les divers coûts (humains, financiers etc.). Ce principe de cohérence envisage les objectifs non pas comme une cible que l’on atteint ou que l’on rate au premier coup, mais comme un lent processus. Les objectifs terminaux sont mieux compréhensibles quand ils sont subdivisés en plusieurs objectifs intermédiaires. Ces étapes sont des paliers incontournables pour atteindre l’objectif final. Il convient de se rappeler que toute action cohérente entraîne un coût à payer : Est-on prêt à payer ce prix ? Ce prix est parfois de l’argent, toujours des efforts et certainement du temps, des choix et des sacrifices.

Ethique - 9 Transcendance (isrifrance)

Le principe de transcendance :

Il donne à l’éthique une ouverture vers l’indicible, c’est à dire ce qui ne peut se décrire au moyen de mots et des concepts.

  • Il fait le pari que l’être humain ne se réduit pas aux phénomènes qu’il exprime. C’est à dire que le mystère humain reste important même si la science est à même de décrire « le comment » du fonctionnement des choses ; elle n’est pas habilitée à expliquer le « pourquoi » de ces mêmes choses. Dit simplement l’Homme est plus grand que l’homme ou encore le « tout humain » est plus grand que la somme de ses parties.
  • Cette transcendance s’inscrit dans le quotidien, mais elle dépasse le « ici et maintenant ». Tout simplement parce que les phénomènes s’expriment dans un temps qualifié de présent ; Mais parce qu’ils prennent leur source dans le passé le plus lointain de l’univers et qu’ils ont une influence dans la préparation du futur. La démarche éthique ne peut donc être inféodée à aucune conception religieuse, philosophique ou politique quelconque. La vision transcendante dépasse réellement les particularismes pour atteindre l’essence de l’être.
  • La démarche éthique intègre les croyances et le mystère ultime de l’être participant à la vie. L’éthique reconnaît, respecte et prend en compte les diverses dimensions de l’être humain, y compris celles qui dépassent nos capacités d’analyse. La démarche éthique est une école de mesure, de modestie et d’humanité.

Définition de l'éthique

Définition de l’éthique

Dossier Changement Définition ISRI

Nous pouvons proposer à présent cette définition générale de l’éthique : « L’éthique est fondée sur une démarche intérieure s’inscrivant dans le temps qui interroge la visée des valeurs humaines dans leurs relations entre soi-même et ce qui est autre. Elle se construit par une réflexion confrontant, dans le temps, les discours et les comportements. L’éthique est une prise de risque en direction du bien et du juste. Son intention s’exprime dans la pensée, la parole et l’action selon neuf principes fondamentaux : celui de justice, de liberté, d’autonomie, de non – malfaisance, de bienfaisance, de communication, de cohérence et de transcendance ».

Conclusion

Conclusion

Cette conception de l’éthique s’élève au-dessus d’une morale qui serait seulement normative. Elle diffère aussi d’une déontologie qui est l’application de règles morales à une profession particulière.

L’éthique n’est pas un recueil d’obligations et d’interdictions, une sorte de catéchisme exhaustif écrit une fois pour toutes. Elle ne cherche pas à s’imposer ni à imposer à tous et à chacun des règles fixes et indiscutables de conduite.

Elle renvoie toujours la personne à sa propre responsabilité, à ses propres choix, en un mot à sa propre liberté. Elle s’applique à tous les aspects de la vie (professionnelle, sociale, familiale, affective, sexuelle, spirituelle, etc.). La démarche éthique est appelée à se perfectionner dans le temps, pour chaque individu, en raison du développement de sa conscience et de sa connaissance de la personne humaine.

La réflexion éthique a souvent été considérée comme profondément « subversive » en ce sens qu’elle interroge les valeurs, les discours et les actions dans leur profonde intimité, nous pouvons dire « en esprit et en vérité ».

Les principes de l’éthique sont en conformité avec l’enseignement universel des grands sages de tous les temps, avec le bon sens de l’expérience des siècles et avec la raison philosophique.

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  Une réponse sur “l’éthique, réflexions et applications : développement”

  1. très bonne lecture, j’ai apprécié cette façon de décrire l’éthique au travers de 9 principes plus aisés à comprendre et à mettre en oeuvre dans la vie de tous les jours ou tout du moins essayer