Mai 212014
 
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Risques PyschoSociaux (RPS)
Précisions sur le harcèlement et le stress

Formation Risques PsychoSociaux ISRI

Pour le Ministère du travail, les RISQUES PSYCHOSOCIAUX sont des risques professionnels qui portent atteinte à la santé physique et mentale des salariés. Compte tenu de la dimension multifactorielle des risques psychosociaux, se lancer dans l’élaboration de définitions sûres et certaines, nous semble un exercice périlleux, et, peut-être, sujet à controverses.

 

Précisions sur notre classement

En fait, il est plus avantageux de prendre connaissance des définitions émanant d’organismes tels que le ministère du travail, l’ANACT, le CNAMTS, l’INRS… Néanmoins, pour mieux les comprendre, nous préférons classer en deux catégories les risques psychosociaux plutôt que les définir :

  • les risques facteurs d’émergence,
  • les risques indicateurs d’alertes.

Précisions sur notre classement :

Par « risques psychosociaux facteurs d’émergence » nous entendons les risques, eux-mêmes générateurs de risques. Par exemple : les mauvaises conditions de travail, le stress, les harcèlements (moral, physique, sexuel et psychique), les conduites addictives, les discriminations…

Par « risques psychosociaux indicateurs d’alertes« , nous entendons les risques psychosociaux qui sont émergés, visibles, présents. Par exemple : les violences, la souffrance, la dépression, le syndrome d’épuisement professionnel (burn-out), les problèmes de santé mentale et physique…

Un autre classement possible

Un autre classement possible :

Pour Hervé LANOUZIERE, en charge du pilotage de la cellule de prévention des risques psychosociaux au ministère du travail, il y a quatre facteurs de risques au travail.

    • ceux liés à la charge de travail (cognitif, physique, intellectuel…),
    • ceux liés aux relations au sein du personnel (entre collègues, avec la hiérarchie…),
    • ceux liés aux tensions inhérentes à l’articulation entre la vie professionnelle et privée (crèche, parent malade…),
    • ceux liés à l’incertitude et à l’insécurité provoqué par des changements (de système de rémunération, d’équipe, de manager, une restructuration…)

En conséquence, les prestations incluant les Risques Psychosociaux devraient éclairer les regards des situations personnelles pour une approche des causes ancrées éventuellement dans le service, l’organisation ou l’organisme. De cette façon, les consultants-intervenants étudieraient les facteurs de risques selon un faisceau concomitant de l’organisationnel et de l’individuel en détaillant, chemin faisant, les liens de causalité entre les principaux Risques Psychosociaux.

Ceci posé, le problème des Risques Psychosociaux est tellement prégnant qu’il est susceptible d’altérer la santé des personnes et d’impacter la performance des organisation. Il s’en trouve deux aux configurations particulières.

  • le harcèlement moral en tant qu’il est la forme de violence la plus insidieuse rend toujours extrêmement difficile une restructuration de sa personnalité.
  • et le stress en tant qu’il est un risque sus-jacent et sous-jacent de la plupart des autres facteurs de risque.
Le harcèlement moral

Le harcèlement moral

Il est important de comprendre pourquoi, avec la manipulation, il fait aussi mal ? Pourquoi il a autant de pouvoir sur nous ?

En fait, lorsque le harcèlement moral perdure et qu’il n’y a pas ou peu de réseau de coopération, il touche à l’intime de soi ; c’est alors que la personne entre en phase de décompensation. Il y a des signes qui révèlent cela, déterminant les causes et les formes du harcèlement : individuelle, stratégique, institutionnelle, transversale.

Dans nos interventions, les consultants pistent les acteurs du harcèlement moral au travail (appelés aussi, les manipulateurs relationnels) à partir d’une grille révélatrice de 30 critères.

Le stress

Le stress

Le phénomène du stress est un cas un peu particulier. Il est généralement utilisé pour désigner l’ensemble des risques psychosociaux. En conséquence, le stress, lorsqu’il est ressenti dans la durée, est à la fois un facteur et une conséquence pour la santé.

Cette conclusion a été confirmée par le rapport remis au Gouvernement en 2008 : « […] causes et conséquences se rejoignent et se renforcent, de sorte que le gain de bien-être au travail qu’il serait possible d’obtenir par une réduction du stress a une chance sérieuse de réduire aussi les autres catégories de troubles ».

Cependant, lors de leurs interventions, les consultants sont souvent confrontés à une difficulté majeure, celle qui consiste à repérer les gens stressés car nombreux sont ceux qui vivent le stress en silence.

S’agissant du stress, ISRI procède sensiblement de la même manière que pour le harcèlement moral, à savoir : identification, causes et formes à partir d’entretiens individuels et de grilles-diagnostics permettant d’évaluer la profondeur, la durée, les origines et les éléments déclenchant/favorisant du stress.

Vous avez besoin d’informations supplémentaires sérieuses sur le stress et le harcèlement ? Je vous invite à lire cet article ISRI : Éclairer, identifier, reconnaître et dénouer, incluant une vidéo très instructive de l’université de Liège (12′) et un focus sur les conflits et sur les addictions.

Nota Bene

NOTA BENE :

Certains consultants ISRI sont spécialisés dans les situations de souffrance psychique, de mal-être aux causes variées, pouvant générer des conditions de conflits, de harcèlement, d’addictions, de stress, de violences, d’épuisement (burn-out)… Ils accompagnent, soutiennent et forment.

Les Risques PsychoSociaux sont une des quatre expertises ISRI avec le management des hommes, l’efficacité professionnelle et le développement social.

-> Prévenir et gérer les risques psychosociaux
-> outils de lutte contre les risques psychosociaux (interventions psychosociologiques)
-> sensibilisations et formations aux risques psychosociaux

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  27 réponses sur “risques psychosociaux (RPS) précisions sur le harcèlement et le stress”

  1. Françoise LouiseLe harcèlement est intolérable! On en parle beaucoup, malheureusement cela a toujours existé. Plus il y a de discutions sur ce sujet ,plus les choses seront prisent en compte pour l’avenir….du moins, espérons le!

  2. Christine ConstansBonjour,

    Voilà quelques mois…que je lis, (pas régulièrement mais quand même), tout votre travail.
    Je tenais à vous remercier de la qualité et du professionnalisme qui ressort sur chacune de vos parutions.

    Merci de vos partages qui sont toujours très instructifs et évolutifs.
    Avec toute ma bienveillance
    Christine

    • Soulairol Jean-Marc (ISRI)Bonjour Christine,

      C’est toujours un plaisir de partager les savoirs et outils du groupe ISRI gratuitement car, nous pensons que le plus important est de diffuser le savoir au plus grand nombre pour qu’il puisse s’informer et évoluer.

      Ainsi, n’importe qui peut utiliser à bon escient ce travail sans restriction. Néanmoins, l’éthique veut qu’en pareil cas, le consultant utilisateur cite ses sources. Mais bon, reconnaissons-le, nous sommes souvent tout simplement pillés… (ce que nous acceptons !).

      Peu importe ! Car, le savoir-faire, le savoir-être professionnels et l’expérience des intervenants sont ce qui fait la différence sur le terrain. Et cela, ce n’est pas dans les outils…

      Encore merci pour vos encouragements.

  3. Article fort intéressant.

    • Oui intéressant. Ceci dit il serait bon de préciser que nous sommes inégaux tant nos capacités de gestion du stress sont différentes et multiples. Il s’agit de gérer le rapport à soi pour renforcer les capacités d’adaptation et d’intégration. Le sentiment-même de soi (Damasio) est l’un des sentiments les plus en danger dans nos sociétés où l’individu ne s’appartient plus.

  4. Je découvre ce blog, riche d’infos. Merci pour la qualité des informations et sujets abordés

  5. Armen TimourdjianUn bon moyen de prévenir les RPS est, je crois, de tenter d’identifier les sources de démotivation chez le salarié.

  6. Liliane MarabottoIl faudrait en effet communiquer avec les salariés pour leur donner quelques conseils afin qu’ils se protègent, comme ce conseil tout simple : ne pas s’isoler et partager son expérience avec sa famille ou ses amis pour prendre du recul sur les situations car bien souvent on peut être fragilisé parce qu’on est seul. Certains sont tellement pris dans le travail qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils empiètent sur leur vie privée et que c’est justement cette vie privée qui leur permet de prendre conscience que le travail n’est pas la vie, juste un moyen de gagner sa vie.
    Les personnes qui ont une vie équilibrée : famille, amis, travail, sports, culture… ne vont pas tout investir dans le travail et sauront faire la part des choses quand on voudra leur faire croire qu’ils ne sont pas à hauteur, parce qu’ils sont justement à la hauteur dans d’autres domaines

    C’est aussi son propre regard sur soi qui est important, et il serait nécessaire que chacun sache que les paroles dites ne concernent que ceux qui les prononcent. C’est ce qu’on en fait qui nous concerne.

    Bravo pour ce que vous faites.

    Il y aura du progrès quand les harceleurs se rendront compte qu’ils ont un problème. Alors, ils chercheront peut-être à le résoudre pour être mieux avec eux mêmes et les autres.
    Idem quand les petits ou grands chefs prendront conscience que ce n’est pas en donnant des coups sur la tête à un salarié qu’on va le dynamiser pour le rendre plus rapide et plus productif. Ce n’est pas donné à tous de savoir manager.

    Quand chacun sera à la place qui lui convient les rouages seront moins grippés…

    C’était ma petite humeur du soir après la lecture de ce blog
    bien à vous

  7. Christiane MAHEMerci pour cet article très intéressant.
    .

  8. Leila NADJIOui, c’est intéressant, cependant: ça réduit les trois niveaux (primaire-secondaire et tertiaire) à deux en affinant toutefois la définition et en oubliant la prévention primaire. La question est comment feront les entreprises qui sont encouragées par les institutions de contrôle à mettre en oeuvre une prévention primaire???? Qui n’apparaît plus vraiment dans ces deux catégories?

  9. Isabelle CapyNous venons de publier aux Editions Territorial un ouvrage intitulé Prévenir les RPS, très bien fait :
    Prévenir les risques psychosociaux – Vers la qualité de vie au travail. A toutes fins utiles…

  10. abdou aziz kaLe harcèlement comme physique ou moral est présent partout dans l’entreprise, et 90% du harcèlement est invisible, c’est comme un iceberg! !!!

  11. Les valeurs d’ aujourd’hui portent sur la rationalisation à outrance.

  12. Armen TimourdjianLa question a se poser est aussi celle de la formation des managers ou plutôt de l’absence de formation de ces derniers, entre ceux qui ont été nommé à force de promotion interne et qui ne sont pas formés (et qui souvent ne sont pas les plus mauvais) et ceux qui, formés, n’ont entendu comme seule source de motivation le versement de prime (système non seulement inefficace mais de plus profondément infâme s’il est interprété comme une justification de baisser toujours plus la base fixe)

  13. Pascale BienvenuAvec la réforme de la formation et la fameuse « obligation de former » (plutôt que de payer), on va au moins voir disparaître le « sentiment d’incompétence » 🙂

  14. Morand Pascale@ Jean-Marc, merci pour votre information.
    En tant que Formatrice, relaxologue et thérapeute, votre article m’apporte des informations « psychosociales » complémentaires que je n’avais pas.

    Mon regard professionnel me plongeant au cœur de la souffrance morale spécifique à contextes socio-professionnels, je me permets d’apporter quelques ancrages utilisés pour accompagner la sortie du tunnel en thérapie : accompagner l’autre à sortir de la victimisation et à renoncer, avec douceur, à un engagement excessif dans l’activisme professionnel.

    Les ressorts thérapeutiques sont :
    – L’évaluation d’une réelle situation de harcèlement moral (le flux de l’info- la vulgarisation du thème- à eu tendance à déplacer le problème ailleurs).
    – L’étape de l’acceptation : il va peut-être falloir « quitter les lieux ». Les thérapies abouties indiquent que la situation de harcèlement peut permettre de quitter un environnement toxique et reconstruire un projet vivifiant ailleurs.
    – Apprendre à renoncer au travail excessif et obsédant réalisé pour compenser à la situation de douleur morale (et souvent aussi une vie intime peu épanouie).
    – Prendre, si nécessaire, et c’est souvent le cas, un antidépresseur… pour repartir plus vite, plus fort et éviter les rechutes.

    Le credo de la transformation de ce moment douloureux en lumière :  » les personnes qui mettent les bâtons dans les roues nous rendent service ». Elles obligent à une remise en cause radicale de sa pratique professionnelle et à apprendre à sortir d’une situation psychique en valorisant l’estime de soi.

    Les situations liées au harcèlement moral peuvent conduire au burnout.
    J’ai publié un parcours d’information pour fournir des repères sur l’importance de bien diagnostiquer la symptomatologie et comment aborder le burnout à un public large ( concerné ou spectateur de cette situation).
    https://www.corps-et-confiance.fr/le-saviez-vous/les-apports-de-la-relaxation-m%C3%A9thode-vittoz/le-burn-out/

    Encore merci Jean Marc, j’espère que cet article apportera un regard constructif et chargé d’espoir !
    Pascale Morand

  15. Merci pour cet excellent travail et tout le contenu que dispense votre site Internet.
    Sauriez vous me dire selon vous à partir de quel taille (relative au nombre d’employé) une entreprise a plutôt intérêt à former dur personnel interne sur les problématiques liées aux RPS, plutôt que de faire appel à un auditeur externe ?
    Merci encore.

    • Ramaugé Sylvie (ISRI)Bonjour,
      Pour être concise, je dirais :
      – structures inférieures à 10 salariés : soit vous vous y connaissez, soit vous faites appel à un consultant
      – Entre 10 et 50 salariés : les problèmes des risques Psychosociaux sont plus complexes : appel à un consultant externe
      – Au delà : possibilité de créer un service approprié.
      Merci pour vos encouragements
      Sylvie

  16. Article extrêmement bien documenté. Merci ISRI pour la qualité de votre travail et de cette étude.

    J’ai hélas été victime de harcèlement moral, et je peux confirmer que c’est quelque chose d’extrêment insidieux. Même si l’on en connaît les mécanismes, on n’y pense même pas !

    Faites lire et relire ces enseignements !

    C. Réal, infirmière D.E., psychologue clinicienne, et diplômée H.E.T.S. Genève (Haute Ecole de Travail Social)